KPN fait, une nouvelle fois, couler beaucoup d’encre à son propos en tentant d’acheter mmO2. Avant de se faire lui-même acheter par Orange ?

Au contraire de Belgacom, qui s’est bien gardé d’affronter les marchés voisins, KPN a des visions européennes. Toutefois, sa gourmandise lui joue des tours et a même provoqué une crise financière qui l’a approché de la faillite. Les finances étant redevenues, peu à peu, saines, l’opérateur néerlandais retrouve des ambitions internationales. Ou plutôt, KPN essaie de trouver une solution à son isolement.

Après avoir échoué face à France Telecom dans le rachat d’Orange il y a quelques années, il était impératif pour KPN d’inclure ou de participer à une alliance qui ferait contre-poids. C’est dans cette idée que le britanique mmO2 a créé un groupe récemment rebaptisée Starmap Mobile Alliance reprenant 9 opérateurs européens isolés (O2 en possède trois) dont le total du nombre de clients atteint les 41 millions. N’y figurent pas, les 15 millions d’utilisateurs de KPN Mobile et pour cause, KPN et O2 possèdent chacun un opérateur en Allemagne, plus gros marché mobile d’Europe. Même si les deux opérateurs ne sont pas rentables et qu’ensemble ils le seraient, il doit y avoir un sérieux problème en relation avec le contrôle du nouvel opérateur produit de la fusion entre E-Plus (KPN) et O2 Allemagne. En l’espace de quelques jours, KPN avait annoncé vouloir intégrer rapidement l’Alliance sans aucun problème (avec l’accord d’O2) et ensuite vouloir acheter la partie allemande d’O2 afin de régler le problème une fois pour toute. Depuis, les choses s’étaient relativement calmées malgré toutes ces annonces confuses. C’était sans compter sur la volonté de KPN, la semaine passée, à l’occasion de l’annonce de son bilan annuel, de réafficher sa volonté de s’emparer d’O2 mais dans son ensemble, cette-fois. Prix d’achat : entre 13 et 14 milliards d’euros. Intérêt : prendre le contrôle de Starmap Mobile Alliance qui, dans ce cas, serait plus imposant qu’Orange.

O2 a refusé l’offre amicale et KPN s’est empressé de déclarer qu’il n’y aurait pas d’offre hostile. Décision saluée par les actionnaires qui ajoutent dans leurs commentaires qu’ils ne sont pas contre une prise de contrôle du groupe KPN par Orange. Dans la foulée, les deux entreprises concernées ont démenti de quelconques discussions qui iraient dans ce sens. Partant du principe qu’il n’y a pas de fumée sans feu, il faut envisager qu’Orange puisse acheter KPN. Or ceci placerait le marché belge, à nouveau, dans une position assez étrange. En effet, en achetant KPN, Orange deviendrait actionnaire à 100% de BASE et seulement à 51% de Mobistar. BASE serait logiquement à vendre. Envisager les candidats éventuels n’est pas une mince affaire. On sait que Vodafone aimerait contrôler Proximus mais irait-il jusqu’à reprendre BASE pour avoir un opérateur 100% Vodafone en Belgique ? Certainement pas. D’autant plus que Belgacom va bientôt rentrer en Bourse et deviendra rapidement un oiseau pour le chat. Il reste alors T-Mobile (allemand), Telefonica (espagnol),… Mais la question principale demeure : qui voudrait d’un opérateur déficitaire en Belgique face au duopole Proximus-Mobistar ?

Loin de ces spéculations belgo-belges qui relèvent principalement de l’anecdote, KPN a débuté la semaine avec une nouvelle annonce. En effet, l’opérateur néerlandais est intéressé par Wind, le groupe de télécoms italien qui est également en possession d’une licence i-mode (50.000 utilisateurs). Wind possède 9 millions de clients mobiles mais également 7,5 millions de clients fixes et 12,4 millions d’utilisateurs internet.