C’était le 15 octobre 2002. Un vent asiatique apportait sur nos terres un service d’internet mobile prometteur. Si, dans l’ensemble de l’Europe, l’i-mode a son petit succès, chez nous, c’est bientôt la fin.

Les rumeurs sont formelles, les coulisses de la téléphonie mobile belge sont unanimes : BASE abandonne l’i-mode au profit d’une plate-forme WAP2. Dans le grand secret que devrait cacher cette information, certains fournisseurs de contenu soufflent tout de même quelques mots à propos de la transition qui, malgré tout, faisait peu de doute au sein des professionnels du secteur.

En 2002, KPN et Docomo arrivent à un accord pour importer le service d’internet mobile développé au Japon. L’i-mode y est un énorme succès et cela donne des idées à bon nombre d’opérateurs européens (dont certains ont opté pour l’i-mode cette année encore). KPN le propose sur ses trois marchés en espérant qu’à moyen terme, les constructeurs européens plongeront dans le concept et proposeront des terminaux adaptés. Cela n’a jamais été le cas. Le catalogue reste particulièrement exotique et a même vu son nombre de fabricants diminué. Si les autres pays européens s’en sortent parfois avec bonheur, le contexte légal belge ne permet pas de distribuer des appareils à très bas prix et enferme BASE dans l’impossibilité d’attirer le consommateur sur des marques telles que NEC, Mitsubishi, Toshiba ou autres qui n’ont aucune valeur sur le marché européen.

BASE atteindra péniblement les 30.000 clients. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 23.000. Bon nombre d’entre eux utilisent d’ailleurs la technologie pour simplement se connecter au web sans passer par le portail.

Les signes avant coureur ne manquent pas lorsqu’il s’agit d’évoquer la fin belge de l’i-mode. Son développement est particulièrement stationnaire et surtout, si BASE veut réussir à percer dans le domaine du multimédia mobile, l’opérateur doit impérativement s’adresser au plus grand nombre. La conception close de l’i-mode lui empêcherait toute illusion de succès. Quel intérêt de développer la télévision mobile pour tenter de l’offrir à moins d’un pourcent de sa clientèle ? Un regard sur les nouvelles technologies telles que l’EDGE et la 3G rend la vision encore plus pessimiste au niveau de la taille du catalogue i-mode puisqu’actuellement, deux téléphones EDGE sont proposés sans rien d’autre annoncé.

Si les fans de l’i-mode doivent déchanter, ils peuvent se consoler en sachant que, probablement, le service ne sera pas stoppé du jour au lendemain. La plupart des clients BASE, eux, peuvent se réjouir de voir arriver prochainement le MMS et une offre WAP2 compatible avec la plupart des téléphones en circulation. La politique commerciale de BASE dans ce domaine devrait rester similaire.