Palm est une société à l’histoire trépidante. Certes, quelques succès, dont le Treo 750, viennent redorer son blason, mais c’est aujourd’hui l’inconstance qui caractérise sa stratégie commerciale. C’est que des rumeurs insistantes crient à son rachat depuis de longs mois. Le nom de Nokia, candidat acquéreur, est même cité. L’avenir semblait tout tracé – ALP (Access Linux Platform) est prêt -, mais il n’en sera rien : Palm va développer, à l’image de Motorola et du couple Java/Linux, un système Linux ‘maison’. Objectif : fin 2007.

La marche vers PalmOS 6 est une histoire insensée. Au départ, Palm avait acquis le code source du système BeOS, particulièrement doué en matière de multimédia, son maillon faible de l’époque. L’objectif poursuivi par le constructeur de PDA était de doper son système d’exploitation PalmOS face à l’offensive Windows Mobile et Symbian. Depuis lors, BeOS a capitulé et ses cendres ont été dispersées sans aucun apport pour l’humanité, pas même une greffe pourtant utile au en-ce-temps-là-très-austère PalmOS.

Récemment revendu à l’éditeur nippon Access, ce bon vieux PalmOS est devenu Acess Linux Platform. Particularité : un noyau Linux et une interface graphique plus moderne, très proche d’UIQ, le tout dopé par un émulateur destiné à faire tourner les innombrables (le mot eût été plus juste il y a quelques années, avouons !) applications PalmOS 4/5.

Logiquement, ce nouveau système ALP aurait dû équiper les terminaux de nouvelle génération de Palm : il n’en sera rien. Si PalmOS 5.4 continuera d’être proposé quelque temps encore sur des modèles 2007 comme le Treo 680, si l’option Windows Mobile n’est pas écartée, le constructeur a profité de la réunion annuelle de ses investisseurs pour dévoiler sa nouvelle carte : Linux.

Jusqu’à la prononciation du terme « Linux », rien de trépidant n’animait l’assemblée : cela relevait en effet de l’évidence commerciale, celle de l’arrivée de terminaux sous ALP (Access Linux Platform). La surprise du chef ? Finalement, après mûre réflexion, le CEO Ed Colligan annonce que sa société fera, fin 2007, le grand saut vers « sa » propre nouvelle architecture Linux. Il en irait de la survie de l’espèce sur le marché des smartphones, où Palm a jusqu’ici peiné à trouver une place digne de son rang.

Le nouveau système d’exploitation est actuellement développé par Palm en interne. Détail cocasse : certains composants, dont le navigateur Internet, pourraient profiter du grand nettoyage de printemps pour passer à la trappe. Ainsi, Netfront (développé par l’éditeur nippon Access, encore lui !) sera remplacé par Opera. Quant messages SMS/MMS/email, il seront eux gérés par le logiciel ChatterMail.

Et tout cela à quel horizon ? La fin de l’année 2007. Si, bien entendu, d’ici là, Palm n’a pas modifié ses plans…