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C’est dans le très à la page cadre du K-Nal à Bruxelles que HTC a présenté à la presse belge le dernier né de sa gamme, le Touch. Impression générale enthousiaste, mais sentiment curieux et très partagé de « peut mieux faire ». Ne boudons pas notre plaisir : HTC oblige désormais Microsoft à humaniser l’interface de Windows Mobile, à l’image de Samsung et son i600. Il était temps !

Résumé :

Déjà dix ans

Mark Moons, Country Manager Benelux de HTC, a tenu à souligner que si son entreprise n’est présente sur le marché mondial que depuis quelques mois, HTC fêtait en réalité en mai dernier son dixième anniversaire. Auparavant, le constructeur se limitait à développer des terminaux pour d’autres marques : Compaq, HP, Qtek.

Aujourd’hui, la stratégie du groupe taiwanais a changé. HTC consolide désormais l’ensemble de ses développements autour de sa propre marque : « one name on the market » (un seul nom sur le marché). La dispersion est désormais une tare, la maîtrise de toute la chaîne vitale.

L’intervention d’un Steve Ballmer – dont l’enthousiasme est toujours aussi peu communicatif – durant la présentation du HTC Touch est venue souligner la coopération étroite qui unit les deux entreprises. Windows Mobile sera l’unique plateforme de travail du constructeur. Aucune autre possibilité n’est envisagée pour l’heure.

Réconcilier PDA et téléphone

L’équation la plus complexe à résoudre pour HTC était de concilier une image de PDA communicant avec celle d’un téléphone. Il semble que jusqu’ici, l’adoption du format PDA en tant que téléphone n’était pas évidente pour la plupart des consommateurs en dehors des « sphères initiées ».

Solution : humaniser l’interface du téléphone à l’image de LG et son Prada et bien évidemment l’iPhone. Et c’est ici qu’intervient d’une part l’interface interactive du Touch – et sa technologie de reconnaissance de mouvements, TouchFlo – et, de l’autre, le format compact du « Touch ». Mark Moons insiste : « Il est 40 % moins volumineux que les autres PDA Phones du marché. »

HTC métamorphose Windows Mobile, jusqu’à un certain point…

L’écran d’accueil se compose d’une horloge grand format (des études prouveraient que les téléphones remplacent peu à peu les montres au poignet), de la météo locale, de quatre boutons (dont un lanceur d’applications) et des renseignements utiles (derniers appels, messages, rendez-vous à venir). Une pression sur l’écran génère un effet de transition vers un autre écran d’accueil (multimédia, téléphone, messagerie).

Véloce pour un processeur 200 Mhz, l’interface est bien pensée, claire, rapide à prendre en main. Dans le carnet d’adresses, à l’image de l’iPhone, une pression vers le haut du doigt génère un défilement rapide des contacts.

Seul « problème », une fois que l’utilisateur quitte l’interface d’accueil interactive développée par HTC, ce sont les applications Windows Mobile qui prennent le relai. Exemple : le bouton SMS vous emmène vers…la sobre (et c’est peu dire) application SMS. Impossible de rédiger un message à l’aide de ses doigts : le clavier tactile est minuscule et requiert l’utilisation d’un stylet. Il eût été intelligent de recréer une interface de rédaction de messages plus intuitive et utilisable à l’aide de ses doigts (l’écran de 2,8 pouces le permet).

Les responsables de l’entreprise reconnaissent qu’il s’agit là de la première édition d’une série de terminaux et que l’interface utilisateur doit encore évoluer. Comme Nokia (Search, Maps, S60 Browser), HTC compte développer des logiciels destinés à améliorer la prise en main et les services disponibles.

Les questions qui fâchent

Nous avons voulu savoir pourquoi HTC continuait d’équiper ses téléphones d’un appareil photo – fût-il de 2 Mpx – sans grande prétention – à vrai dire, nous avons utilisé le terme « crappy » – ? Mark Moons évite de reprendre le terme polémique, mais reconnaît qu’il s’agit d’un point faible ; cela dit, il estime que les clients de HTC ne réclament pas encore des appareils photos de qualité équivalente aux derniers SonyEricsson, Samsung et autres Nokia. Il évoque sans les nommer d’autres constructeurs – RIM et ses Blackberry par exemple – qui établissent le même constat. Il reconnaît la nécessité de travailler en profondeur sur les logiciels qui accompagnent l’appareil photo pour garantir de meilleurs résultats. Ce n’est pas encore une priorité pour la marque, mais l’autofocus figure bien à l’agenda pour la fin de l’année.

L’intégration d’Internet dans ce terminal EDGE – qui commence par la météo locale en page d’accueil – pose une fois encore la question du tarif des connexions mobiles. « Nous reconnaissons que les opérateurs doivent faire de très gros efforts en la matière », nous confie Mark Moons. « La Belgique est un cas d’école. A part Base, le reste du marché doit réagir. Nous avons tous à y gagner. J’ai bon espoir, des contacts que j’entretiens avec les différents opérateurs. Quand vous voyez le marché néerlandais et le marché belge, les différences sautent aux yeux, à commencer par le financement des terminaux. »

Avons-nous résisté à la tentation de la comparaison avec l’iPhone ? Assurément plus que d’autres journalistes et blogueurs présents, demandant si le format de l’interface (vertical ou paysage) s’adaptait à la position du HTC Touch (réponse : non, mais une simple pression suffit.). Le Country Manager d’ironiser : « Lorsque l’iPhone sortira en Europe, nous aurons déjà commercialisé 3 ou 4 terminaux supplémentaires. »

Où et quand ?

Le HTC Touch est déjà disponible à la Fnac et chez BelCompany au prix indicatif de 460 euros TTC. Suivront le reste des enseignes habituelles, en ce compris des sites de vente en ligne comme Astel.be, également présent à l’événement, ainsi que le distributeur Dangaard. Il est livré avec des écouteurs stéréo, une housse et une carte MicroSD de 1 Go.

Photos et vidéos


Article : Cédric Godart
Photos / vidéo : Jérôme Goddeeris