Loin de nous l’idée de parler politique, nous envisageons simplement que la coalition orange bleue va effectivement se réaliser. Il est, de toutes façons, complexe de prédire d’éventuelles actions de notre prochain gouvernement sur le terrain d’un marché de niche tel que les télécoms mobiles au vu des difficultés déjà rencontrées sur des sujets élémentaires. Néanmoins, il est peu probable que la politique menée jusqu’à présent soit radicalement modifiée dans les mois qui viennent. Les libéraux étaient déjà au pouvoir sous la législature précédente et les sociaux-chrétiens n’ont pas mené des interventions sur notre sujet de prédilection. Dès lors, pourquoi ne pas émettre quelques idées ou pistes de réflexion ?

Il est constaté par le médiateur télécom que de nombreuses plaintes sont introduites suite aux méconnaissances des points majeurs des contrats proposés par les opérateurs. Les autorités devraient proposer des canevas de documents dans lesquels les durées contractuelles et le montant mensuel minimum facturé sont mentionnés de manière claire et visible.

Les SMS à valeur ajoutée, ceux qu’on appelle premium SMS, continuent à poser problème. Le plus souvent, il s’agit de SMS non sollicités ou un service d’abonnement qui envoie régulièrement des SMS payants. Combien de fois ces services ne respectent la législation à propos de l’information à donner aux consommateurs ? L’utilisation de pictogrammes et couleurs spécifiques est pourtant obligatoire. Soit un régulateur agit, soit les opérateurs se voient contraints de proposer une option facile d’accès et efficace afin de stopper l’arrivage de SMS payants.

Un régulateur ? Il s’agira probablement du plus gros chantier à mettre en oeuvre. L’IBPT, régulièrement critiquée et désavouée, doit se transformer en un organisme puissant et instruit. Les opérateurs alternatifs ne cessent de crier scandale face aux conditions difficiles du marché belge tandis que l’opérateur historique multiplie les recours. Peut-être un manque de moyens. Peut-être un cadre légal peu enviable. Peut-être une faiblesse face aux incessantes opérations de lobbying. Peut-être une absence de volonté politique. Les liens indirects qui lient Belgacom/Proximus et l’IBPT ne joue pas non plus en faveur du régulateur même s’il faut rappeler que Belgacom est le plus grand plaignant face à l’IBPT. Bref, il ne serait pas inutile d’effectuer quelques corrections. L’action le plus évidente à mener est de diminuer progressivement le part de l’Etat Belge dans l’actionnariat de Belgacom afin d’effacer, ne serait-ce que psychologiquement, cet acteur commun entre l’IBPT et Belgacom/Proximus.

Et puis, il ne faut pas oublier l’impact sanitaire et environnemental des télécoms mobiles. Serait-ce usurpé de penser à réorganiser l’attribution des permis de bâtir afin de grouper les infrastructures entre les opérateurs ? Est-il vraiment nécessaire que chaque opérateur exploite son propre réseau ?

Les sujets ne manquent pas et le terrain est grand pour l’innovation politique. L’avenir nous dira si l’orange bleue se formera réellement et prendra quelques instants à évoquer les sujets susmentionnés. Si vous avez d’autres idées, les commentaires sont à vous.