Notre boule de cristal avait vu juste fin 2006. Cette année a marqué un tournant fondamental dans l’internet mobile. Et nous n’avions aucune gloire d’annoncer cela puisque le mouvement avait été entamé quelques mois auparavant. Nous avions pensé à l’époque que trois acteurs majeurs se livreraient une bataille sans merci afin de conquérir les utilisateurs à la découverte de ce nouveau média. Or, si Yahoo! et Google ont mis en place leurs armées, Microsoft semble avoir loupé un épisode.

La transposition des applications populaires de l’internet fixe vers les téléphones cellulaires a été relativement rapide chez Yahoo!. La version 2 de Yahoo! Go est déjà disponible et groupe la recherche, les courriels et cartes estampillées Yahoo! sans oublier le célèbre catalogue Flickr. Le logiciel embarque également un accès vers l’actualité et les sujets y afférant, complété par la météo. Tout cela est, bien entendu, gratuit (en ne tenant pas compte des transferts de données) mais améliorable selon les utilisateurs. L’élément en or massif restant tout de même la collaboration avec Nokia, même si ce dernier développe ses propres solutions de partages de contenu.

Google n’a pas non plus forcément déçu en produisant l’application Java Gmail Mobile. Difficile d’y trouver un défaut quelconque tant le logiciel est simple à utiliser et très complet lorsqu’il s’agit, par exemple, de lire un document Word ou PDF. Google Maps dispose également d’une version mobile particulièrement bien étudiée. Le moteur de recherche, l’agenda et Picasa sont eux accessibles (avec les applications précitées) via mobile.google.be. Les partenariats avec les constructeurs sont nombreux.

Ces quelques faits montrent que Google et Yahoo! ont entamé la phase d’acquisition de clients dans l’internet mobile. Ce moment initiatique est typiquement propice à la gratuité et à la découverte. C’est également le temps de convaincre l’ensemble de l’industrie du modèle à suivre. La publicité sur les recherches mobiles fait son apparition. Les autres services restent gratuits afin de fidéliser les consommateurs.

C’est ce qui semble tout de même échapper à Microsoft qui, même s’il produit un moteur de recherche de qualité, croit déjà en un modèle radicalement différent. En ce moment, à coup d’opérations marketing dantesques, Microsoft tente d’installer son Messenger dans toutes les poches. En France, le site Messenger sur Votre Mobile indique une disponibilité gratuite de la version mobile de Messenger. En réalité, il s’agit d’une promotion visant à faire payer ensuite des montants allant jusqu’à 4 euros par mois pour une utilisation illimitée. En Belgique, la situation est similaire. En recherche mobile, Microsoft multiplie les efforts pour séduire les opérateurs afin de livrer ses services sur les portails comme Orange World.

Difficile de comprendre l’intention si forte de Microsoft de monnayer si rapidement ses investissements alors qu’il reste une masse énorme de clients encore à convertir au web mobile. Google et Yahoo! se sont positionnés idéalement pour prendre une place de choix dans un marché qui s’annonce aussi juteux que l’internet fixe. Bon nombre de leaders technologiques ont opté pour autre chose que du Microsoft. C’est certainement un signe mais Microsoft a également montré par le passé une capacité d’adaptation exemplaire. Il le faudra pour que 2008 voit encore trois acteurs majeurs dans le web mobile.