Décidément, l’auditorat du Conseil de la Concurrence est dans une forme olympique. Après avoir donné son avis sur l’éventuel abus de position dominante de Proximus, c’est le dossier portant sur l’achat de Scarlet par Belgacom qui est pointé du doigt. Visiblement, l’auditorat émet de sérieux doutes sur l’admissibilité de cet acte annoncé en février. Une nouvelle fois, l’avis n’entraîne aucune décision mais apporte une indication au Conseil de la Concurrence pour se prononcer. Plus tard. On ne sait pas quand.

Néanmoins, la manœuvre est brillante de la part de Belgacom. Stratégiquement, Scarlet ne peut plus être vendue avant que le Conseil ne remette son avis définitif. Tele2 vient de perdre son patron charismatique. L’achat des câblos par VOO est bloquée par une autre enquête du Conseil de la Concurrence. Il ne reste plus qu’à trouver le moyen de torpiller Telenet et il n’y aura plus de concurrence du tout.

Vu le temps requis pour que le Conseil prenne une décision, Belgacom aura tout le loisir de développer sa télévision numérique, de négocier les droits du foot contre d’autres acteurs impuissants ou affaiblis et de mettre en place le nécessaire pour immobiliser Scarlet et Tele2. Décidément, Belgacom, qui accusait ses adversaires de n’être que des bureaux d’avocats, s’est très bien repris dans ce domaine. Et avec la bénédiction de l’Etat.

Certes, nous aimerions rester impartial face à Belgacom mais il faut avouer qu’en quelques semaines, l’opérateur historique a réussi l’exploit de démontrer à plusieurs reprises l’absence de tout organe régulateur dans les télécoms belges. Nous ne sommes pas innocents au point de croire que les autres opérateurs sont blancs comme neige. Il ne serait pourtant pas inutile de renforcer (ou de créer) un climat de saine concurrence, au profit du consommateur. Les prix des communications GSM au particulier n’ont cessé de diminuer. Pourquoi est-ce impossible au niveau de l’ADSL ?