Linux mettra du temps à s’imposer sur les mobiles. Le VP du groupe Nokia, Anssi Vanjoki, confiait ce lundi à l’agence Reuters que le système Linux n’était pas encore prêt pour gagner des parts de marchés conséquentes face aux autres systèmes d’exploitation mobiles.  Pas question, dans la stratégie actuelle de Nokia, de remplacer Symbian (S60) par le système libre.

Linux moins crucial qu’on ne le pensait ? Voilà qui semble trancher avec de précédentes et récentes annonces. En mai dernier, Rick Simonson, le directeur financier de Nokia, avait souligné face aux investisseurs que Linux occuperait un rôle « terriblement important » pour l’avenir de la marque, le système libre jouissant d’un nombre incalculable de développeurs et d’un modèle ouvert, de nature à générer des économies de développement pour le constructeur.

On sait que Nokia mise partiellement sur Linux : ses tablettes Internet sont équipées depuis le début de Linux et de l’interface Maemo, sans grand succès commercial pour l’instant.   Face à une concurrence accrue de terminaux à bas coût comme l’EEEPC – et ses clones -, difficile de se faire une place au soleil.  On peut également imaginer que l’arrivée d’une version tactile de S60 sonne le glas du système Linux pour mobiles : cela ouvrirait tous les terminaux de la marque à l’importante logithèque Symbian.

Motorola, principal utilisateur de systèmes Java/Linux sur mobile dans le monde, ne peut venir contredire ces affirmations prudentes sur le rôle salvateur de Linux dans l’industrie.  L’entreprise, à cheval entre UIQ, Windows Mobile et son « Linux maison », ne va pas bien : le premier fabricant sur le marché américain, est passé de 7,5% à 4,9% de parts de marché sur le segment des smartphones début 2008.

Autre problème important du monde Linux sur mobiles (et sur les ordinateurs ou serveurs) : la fragmentation.  Entre Android de Google, LiMo, Access Linux Platform et autres systèmes hybrides Java/Linux, peu de chances de trouver un salut commercial.  Ces systèmes souffrent, on peut l’imaginer, d’un manque d’interopérabilité crucial face à des OS plus puissants comme Symbian, Blackberry OS, Windows Mobile et, désormais, Mac OS X Mobile, jouissant eux d’une logithèque déjà généreuse.

Avec toolinux.com