Le groupe Tecteo, qui vend ses produits télécom sous la marque VOO, rencontre de sérieuses difficultés administratives et techniques. Cela pourrait se comprendre vu l’ampleur du travail de modernisation du réseau câblé et des tâches à migrer et harmoniser. Mais ce qui frappe le plus, c’est le silence radio que l’opérateur maintient contre vents et marées.

Le point noir actuel est sans conteste la facturation. L’histoire débute fin de l’année 2007 avec la mise en place d’un nouvel outil informatique nécessitant l’arrêt momentané de l’envoi des factures pour quelques mois. Problème: hormis certains employés de VOO, personne n’est au courant. Et, bien entendu, les clients ne vont pas s’en plaindre. Le nouveau logiciel en place, VOO s’est mis à régulariser les situations en faisant parvenir deux factures en un pli. Sans aucun mot d’explication. Ce n’est qu’au second envoi que l’opérateur placera un petit mot informatif sur le détail de consommation.

Le meilleur reste néanmoins à venir. Les factures payés pour la fourniture de la télévision ne sont pas comptabilisées et sont logiquement reportées au décompte suivant avec la note « à régler dans les meilleurs délais ». Ce qui ne fait qu’augmenter le courroux d’une part montante de clients ne sachant que faire. Ne serait-ce pas le service en charge de la facturation qui est à régler dans les meilleurs délais ? Peut-être qu’il ne serait pas non plus inutile de former une communication externe efficace. A moins que celle-ci n’ait été confiée à François Damiens.

Reste encore le fardeau technique du réseau câblé. En de nombreux endroits, le développement de ce dernier s’est figé il y a une bonne vingtaine d’années. L’investissement est lourd et lent à mettre en place. D’autant plus qu’il est gêné juridiquement par Belgacom qui conteste encore et toujours l’assemblage des câblos. Le résultat est pourtant sans appel. VOO est le dernier opérateur télévisuel sans offre HD (malgré que BeHD, édité par BeTV, soit prêt depuis 2006). Ses connexions internet n’ont techniquement plus bougé depuis 2001. Il faut dire qu’elles n’en ont pas véritablement besoin. Elles sont concurrentielles face à Belgacom. Mais il faudrait qu’elles le soient nettement plus pour attirer la clientèle.

N’abordons pas le dossier de la convergence numérique. A l’instant où l’ensemble des opérateurs avancent des initiatives vers du triple ou du quadruple play, VOO y songe. Un peu.

Bref, VOO semble être l’héritage le plus exemplaire des gestions catastrophiques des intercommunales wallonnes. Complexe à moderniser, le vaisseau devra pourtant franchir les années à la vitesse de l’éclair si ce dernier veut vraiment concurrencer Belgacom. Le chantier de Tecteo doit se poursuivre pour au moins garantir un semblant de compétition sur le marché wallon des télécoms. Ce chantier doit comporter un volet de dépolitisation de la structure. Tâche indispensable et pourtant impensable. Nous sommes en Wallonie.