Annoncé en février dernier, en compagnie du G700, le G900 est en quelque sort le premier smartphone « classique », c’est-à-dire sans clavier complet et sans orientation musicale, de la marque évoluant sous Symbian UIQ. Avec des spécifications et un prix de vente assez proche du Nokia N82, ce nouveau terminal vient donc concurrencer cette usine multimédia de la marque finlandaise.
Bonne nouvelle: Sony Ericsson semble devenir plus raisonnable avec le temps, vu le prix de lancement inférieur à 400 euros. Il est cependant dommage de devoir se contenter du « vieil » UIQ 3.0 qui équipait déjà les P990i et M600i à l’époque, et de ne pouvoir ainsi profiter du EDGE ou du HSDPA. La nouvelle version 3.3 de ce système eût été bien plus judicieuse, même si le constructeur doit sûrement avoir une bonne raison d’avoir fait un tel choix.

Présentation et prise en main:

Petite déception lors de l’ouverture de la boîte: les accessoires ne sont pas très nombreux. Ainsi, nous ne retrouvons que les écouteurs stéréo et le câble USB en plus de la batterie et des manuels. Pas de housse, de carte mémoire, de télécommande pour le lecteur audio ou de support de bureau par exemple.
Cette déception sera en partie oubliée lors de la première prise en main du terminal: l’ensemble respire la qualité et, surtout, l’encombrement semble bien moindre que celui du Nokia N82. La ligne, assez sobre il est vrai, est très réussie dans cette livrée rouge et rappelle quelque peu le K750i.
Petite remarque sur le stylet: ce dernier est bien dissimulé dans la coque, mais sa taille ridicule rendra son usage très inconfortable. Heureusement que l’interface a été légèrement optimisée pour une utilisation au doigt.
Autre remarque: l’objectif de l’appareil photo n’est aucunement protégé, il faudra donc faire attention à ne pas griffer l’optique, et à bien nettoyer cette dernière avant chaque prise de photo, sous peine de voir quelques poussières ou traces de doigts gâcher un joli cliché.

Un système UIQ plus accueillant, mais toujours lent …

Comme les derniers smartphones UIQ de la marque, le G900 est extrêmement lent à démarrer, compter plus d’une minute avant qu’il ne soit opérationnel. Ici, Symbian S60 est clairement à son avantage. Il est à noter que le fait de passer son téléphone en « mode avion », plutôt que de l’éteindre complètement, permet d’éviter cette corvée.
Après cette interminable attente, il est temps de découvrir le nouveau visage de ce système. Même si la base reste identique aux précédents terminaux tactiles de la marque (UIQ 3.0 pour rappel), l’interface d’accueil est bien plus alléchante avec une série de « panneaux » proposant des raccourcis paramétrables vers les fonctions essentielles du terminal. Il vous est ainsi possible de lire les derniers flux RSS, vos nouveaux messages ou de contrôler le lecteur audio du G900 depuis l’écran d’accueil, sans devoir aller se perdre dans les différents menus. On se rapproche en quelque sorte de ce que propose HTC avec son interface TouchFlo, mais dans un style différent.

Une fois passé cet écran d’accueil, on se retrouve face à l’interface bien connue des précédents smartphones de la marque, ce qui ne déstabilisera pas les habitués du genre.
Alors que la partie graphique est réellement agréable à l’oeil, il est dommage que les lenteurs de ce système soient toujours de mise. Ainsi, le premier lancement d’un programme se fait bien plus long que sur les derniers terminaux de Nokia équipés de Symbian S60 par exemple. Une fois les programmes en mémoire, leur manipulation est bien plus fluide, mais il est regrettable que Sony Ericsson ne dote pas ses smartphones de processeurs plus véloces. Encore une raison supplémentaire de passer votre téléphone en mode avion, plutôt que de l’éteindre complètement.

Du côté multimédia, le G900 n’est pas en reste.

Avec son appareil photo équipé d’un capteur de 5 millions de pixels, un lecteur multimédia complet et une radio FM RDS, le G900 est bien équipé pour les amateurs de divertissement mobile. De plus, l’interface de ces fonctions est à nouveau réellement soignée, bien plus que ce que propose Nokia avec ses Symbian S60 par exemple.
Le lecteur multimédia semble hérité du K850i, avec un accès à toutes les sortes de fichiers via un menu unique. Ce dernier n’est cependant pas orientable automatiquement, le G900 n’étant pas équipé d’un accéléromètre.
La radio FM RDS est presque identique à celle proposée dans le W960i, et est toujours un réel plus à l’usage pour les personnes appréciant écouter la radio en mobilité.

Du côté photo et vidéo, les résultats sont plus mitigés, avec par exemple une résolution d’enregistrement vidéo maximum limitée à 320*240 pixels: Un N82 ou autre donnera des images vidéos quatre fois plus grande, un plus indéniable à l’heure où les écrans informatiques et mobiles disposent de diagonales de plus en plus importantes et de meilleures définitions.
Pour les photos, l’absence de flash xénon (il faudra se contenter de la diode LED) et de protection de l’objectif seront un manque assez remarqué, même si la qualité générale des clichés se trouve dans la bonne moyenne des appareils du genre, à condition de bénéficier de bonnes conditions lumineuses et de bien avoir nettoyé la lentille, rappelons le (nous avons eu de nombreuses mauvaises surprises une fois les images transférées sur l’ordinateur à cause de traces de doigts sur la lentille).
Petite nouveauté par rapport aux précédents modèles de la marque: grâce à l’écran tactile, la mise au point pourra se faire sur la partie de la photo touchée avec le doigt via l’écran tactile.

Terminons avec le navigateur Internet, qui n’est, selon nous, clairement pas à la hauteur du terminal. En effet, le G900 est équipé de la même version d’Opera que le P990i, ce qui repoussera les envies de surfer de la plupart des acheteurs. Heureusement, Opera Mini 4 vient en quelque sorte sauver ce point désormais incontournable des smartphones haut de gamme, mais nous aurions clairement préféré le nouvel Opera 9.5 (proposé dans le HTC Touch Diamond par exemple) en standard dans le G900.

Connectivité: la bête noire des Sony Ericsson UIQ?

Mauvais point déjà cité pour les précédents modèles UIQ de la marque: le G900 ne dispose ni de la connectivité EDGE, ni du HSDPA, se contentant uniquement du GPRS et de l’UMTS, avec un débit théorique maximum plafonnant donc à 384 kbit/s, ce qui est peu pour un smartphone de cette gamme à l’heure actuelle, surtout que l’absence d’EDGE limitera l’utilisateur au GPRS dans les zones non couvertes par la 3G, ce qui est loin d’être rare dans notre pays …
Le wifi et le Bluetooth sont cependant présents, même si il s’agît désormais d’un équipement des plus classiques pour un terminal de ce genre.

Comparaison rapide avec le Nokia N82

S’il est un modèle qui règne actuellement en maître dans la catégorie des smartphones multimédias de 400€, c’est évidemment le N82. Comment se débrouille ce nouveau venu par rapport au Nokia?
Au point de vue de l’OS, Symbian S60 a le grand avantage d’être une plateforme grandement appréciée des développeurs, ce qui implique un nombre incomparablement plus élevé de logiciels disponible que pour UIQ. Cependant, l’interface UIQ est bien plus réussie et moderne que ce que propose Nokia sur le N82. Il vous faudra donc choisir entre la beauté de l’interface et le nombre de logiciels disponibles …
Du côté matériel par contre la comparaison est bien plus à l’avantage du Nokia: en effet, ce dernier embarque notamment un GPS, l’EDGE, le HSDPA, une sortie vidéo, un cache objectif et un flash xénon pour l’appareil photo, une qualité vidéo bien meilleure et un accéléromètre en plus de ce que propose le G900, qui n’a pour lui que son écran tactile et sa meilleure finition. Selon nous, les atouts supplémentaires du N82 valent bien les quelques euros (le prix des deux appareil étant même identique dans certains magasins) et millimètres de différence par rapport au G900.

Conclusion

Malgré ses atouts, le G900 n’arrive pas à se démarquer de la concurrence par ses fonctions proposées ou par son prix de vente. Le G900 n’en est pas un mauvais téléphone pour autant, surtout pour les fans du système UIQ qui trouveront sans doute la meilleure offre du genre avec ce terminal, mais il est regrettable que Sony Ericsson n’ai pas intégré une version plus récente du système d’exploitation afin de ne pas vendre un téléphone dépassé avant même son annonce au point de vue connectivité réseau. Petite note sur l’autonomie: avec ses batterie d’environ 900Mah, il ne faudra pas attendre des miracles de sa part en utilisation intensive du terminal: comptez une journée maximum. En utilisation très légère (pas ou peu d’appels, quelques sms et quelques prises de photo), l’autonomie se situera aux environs de 3 jours.
Ce G900 est donc un bel essai, mais nous attendions mieux de la part de Sony Ericsson vu ses ambitions de reconquérir les places perdues au classement mondial des constructeurs.

Ce que nous avons aimé:

– Les dimensions contenues
– La qualité de fabrication
– Interface soignée et moderne
– Ecran de bonne qualité
– Prix compétitif malgré ses défauts

Ce que nous regrettons:

– Connectivité réseau loin de ce que propose la concurrence
– Quelques lenteurs du système
– Appareil photo non protégé
– Peu d’accessoires fournis