L’investissement massif de Google dans les systèmes d’exploitation a une première mission relativement simple: mettre au placard Windows Mobile. Autant entrer sur le marché des smartphones avec un objectif simple, réaliste et à portée de main.

Depuis l’époque Windows CE / Pocket PC, Microsoft en aura entendu des critiques sur son système d’exploitation mobile: lenteurs, lourdeurs, complexité, plantages. Et ce n’est pas Windows Mobile 6.1 (dernière version en date) qui corrige ce sentiment. Les derniers HTC que nous avons eu en main étaient parfois à la limite de l’utilisable. Il est, par ailleurs, difficile de trouver un blogueur enthousiasmé par un téléphone propulsé par Microsoft. Monts et merveilles sont annoncés pour Windows Mobile 7. Mais, une nouvelle fois, Microsoft semble avant tout baser ses espoirs de progression sur sa toute puissance commerciale et ses ressources sans fond. Pas forcément sur des avancées technologiques pourtant essentielles. Rien d’officiel n’est d’ailleurs annoncé avant l’été 2009.

C’est justement de ce laps de temps dont veut profiter Google. Son bébé Android se positionne à l’opposé de l’expérience Windows Mobile. Ce qui lui vaut d’être constamment comparé à Apple: simplicité, less is more. Pourtant, Google s’assurera dans un premier temps que Windows Mobile ne soit plus un choix pour les consommateurs. En convainquant facilement les constructeurs HTC, Samsung, LG et Motorola, Android n’aura qu’un adversaire. Restera à produire les appareils. Et à convaincre les clients.

Le coup est double pour HTC. Le fabricant taiwanais souffre d’une réputation liée à Windows Mobile et peine à prendre des parts de marché. Samsung est dans une situation similaire tandis qu’LG et Motorola restent très en retrait. Si ces quatre derniers jouissent d’un autre succès avec Android, il semble peu probable que Microsoft résiste.

Une chose est acquise: HTC va profiter d’une exposition médiatique comme cela n’a jamais été le cas jusqu’à présent. Les ventes de son Google Phone établiront certainement un record dans sa gamme de smartphones. Comment Windows Mobile pourrait s’en remettre ?

Cette première étape franchie, il restera à partir à l’assaut des 70% de parts de marché de Nokia et de la montée fulgurante d’Apple. Deux constructeurs qui n’envisageront pas de sitôt d’embrasser la cause Android. Le second objectif de s’imposer face à ces deux géants sera nettement plus sportif.