C’est un revirement stratégique important pour Palm qui se prépare cette semaine. A l’occasion du CES, la société devrait annoncer l’arrivée de son nouveau système d’exploitation, Nova, basé sur Linux, et un terminal tournant sous ce système.

Jusqu’ici, Palm commercialisait des terminaux sous le trop vieillissant Palm OS et Windows Mobile. Depuis longtemps, il se murmure que la renaissance de Palm OS passerait par Linux et qu’il s’agirait d’un revirement important pour une société qui garde encore une certaine aura sur le marché. Depuis plus de deux ans, Access, qui a racheté Palm OS, développe un système d’exploitation Linux que certains voyaient déjà relégué aux oubliettes de l’histoire.

Chaque jour, Palm perd un peu plus de terrain sur un marché où la férocité anime ses concurrents : Nokia, Samsung, HTC, Apple et même RIM. Tout comme Motorola, la société est frappée par l’incertitude. C’est peu dire si Nova, le système Linux qu’il prépare avec soin (grâce à Access ?) est aujourd’hui essentiel pour sa stratégie de survie.

Ou est-ce un dernier moyen de garder la maîtrise de la chaîne là où bon nombre de concurrents semblent aujourd’hui enclins à choisir la force de frappe des systèmes répandus comme Android, le désormais opensource Symbian et bien entendu Windows Mobile ?

« Nova », tel semble être le nom de code de cette opération de séduction après des années difficiles. Selon des indiscrétions publiées ce début de semaine, Nova repose sur un noyau Linux et comprend une série de logiciels jouant à la fois la carte du business et celles du multimédia. On l’annonce fabriqué par HTC, qui a déjà travaillé sur le Palm Treo Pro et, plus récemment, sur le X1 de Sony Ericsson. Certains sites évoquent, un peu comme pour le X1, un écran tactile et un clavier coulissant.

La question reste de savoir pourquoi Palm voudrait s’entêter à proposer son propre système Linux, là où Android semble pourtant une voie intéressante à laquelle bon nombre d’acteurs du domaine – dernier en date, Sony Ericsson – semblent succomber peu à peu. HTC n’en serait pourtant pas à sa première expérience sous Android, puisque la société commercialise le G1 lancé par T Mobile et Google.

L’an dernier, Palm avait annoncé en grande pompe un « netbook » d’avant l’heure, basé sur Linux et développé comme un client léger à destination des professionnels. Le projet Foleo a été abandonné, sous l’indifférence générale. L’idée était géniale, Palm en mauvaise santé.

Gageons que cette fois, la stratégie sera payante. Quel système d’exploitation verra-t-on surgir ? Et quel terminal ? Pour quel public ? Réponse au CES cette semaine.

Cedric GODART (avec Toolinux.com)