Le divorce a été plusieurs fois évoqué, toujours nié par les principaux intéressés. Voilà à présent que le magazine financier allemand Manager affirme qu’Ericsson revendrait volontiers ses parts à Sony, qui n’y verrait aucun inconvénient. Problème : c’est la crise.

L’information risque de faire grand bruit. Elle fera la une des pages IT du Manager Magazin ce vendredi. Selon le site web du magazine allemand, Ericsson souhaiterait à présent se retirer de la joint-venture établie avec Sony pour se concentrer sur ses activités de réseau. Interrogé par la rédaction de Manager, un porte-parole d’Ericsson s’est refusé à tout commentaire sur ce qu’il qualifie de « spéculations ».

La rumeur n’est pas neuve. Elle a souvent été agitée, mais les récentes déconvenues accusées sur le marché de la téléphonie mobile la raniment avec plus de conviction et de vraisemblance. On spéculait naguère sur plusieurs scénarios : un rachat des activités mobiles de Motorola pour pénétrer le difficile marché américain ou un rapprochement de raison avec HTC. Finalement, l’hypothèse qui se présente aujourd’hui consisterait en l’intégration de la division mobile au sein même Sony Corporation. Et elle n’est pas dénuée de sens.

Sony, qui a quelque temps évolué en solo sur le marché, serait prêt à reprendre l’ensemble des activités liées à la téléphonie mobile, mais la période n’est pas la plus simple pour gérer ce type d’opération. La trésorerie du Japonais ne serait pas suffisante pour supporter une telle dépense. Pour racheter les parts d’Ericsson, il faudra passer par la case « banques » et la crise incite les institutionnels à la prudence. Trois possibilités : la négociation réussit et Sony récupère ses jetons. Deux : il faut poursuivre bon gré mal gré. Trois : laisser un 3e acteur entrer dans le jeu.

Sony seul maître à bord ?

Pour mener une stratégie crédible et intelligente entre ses produits – du téléviseur à la console de jeux en passant par la gamme Vaio et les appareils photo -, le géant nippon aurait tout à gagner d’une telle reprise en main des activités.

Nul doute que face à Apple, Nokia, Samsung, RIM, Palm, Samsung et HTC, il faut à présent que « Sony Ericsson » se dote d’une stratégie féroce, innovante et cohérente. Une gamme professionnelle réduite à un seul terminal, aucun « App Store » à l’horizon, une multitude de systèmes d’exploitation (Windows Mobile, Symbian, Android et son propre système A2), des problèmes techniques à répétition sur les derniers terminaux grand public : ce n’est pas gagné. Mais voilà, Sony a plus d’une marque dans son sac et quelques jolies cartes à placer sur la table de poker.