Le fait est anecdotique. Certes. Mais l’information symbolise à elle seule le malaise qui plane entre le fabricant finlandais et ses fans, chaque jour moins nombreux.

Qu’est-il donc arrivé à Nokia pour que ce géant paquebot puisse vaciller autant ? Comment se fait-il que l’on vende toujours ce N95, porte drapeau d’un glorieux passé que rien n’est venu remplacer ? Pourquoi Nokia a raté les locomotives qui défilent depuis janvier 2007 ?

Difficile réellement d’expliquer la situation actuelle. Mark Guim est l’auteur du Nokia Blog. Un espace qui n’a aucun lien officiel avec le constructeur mais qui se veut une place idéale de concentrations de fans. Depuis quelques mois, force est de constater que les contributeurs ont retrouvé un peu de vigueur et n’ont pas hésité à déclarer le grand retour de Nokia. Qui, par ailleurs, faisait l’unanimité. Jusqu’à ce que le N97 arrive dans les mains des testeurs.

Le smartphone a un potentiel évident. Mais il souffre de la comparaison avec un marché qui a évolué nettement plus vite. Au milieu de iPhoneOS et Android, Symbian peine à convaincre. Toujours la bonne vieille interface peu intuitive, poussive, ringarde. Lorsque UIQ est décédé et qu’il a été décidé de fusionner cette couche avec S60 pour former les futures version de Symbian, il était connu que la réorganisation prendrait du temps. Mais pas autant.

C’est probablement l’inconnue persistante sur le futur qui pousse le Nokia Blog à titrer aujourd’hui « Top 6 Reasons I Prefer the iPhone 3GS Over Nokia N97 », un bref mais suffisant plaidoyer contre les manquements du dernier smartphones du Finlandais. Au menu, par exemple, les jeux. La très récente compatibilité du N97 avec N-Gage est pratiquement passée inaperçue. Les problèmes se situent également dans la lecture d’e-mails, toujours pas au format HTML. Et ainsi de suite. Le pire est que la plupart des commentateurs sont relativement d’accord avec Mark Guim. Si le dernier bastion tombe, que reste-t-il ?

Il n’est pourtant pas temps de véritablement s’alarmer. Si les parts de marché chutent dans les pays occidentaux, Nokia résiste grâce aux marchés émergents. Rappelons que la toujours très large domination du fabricant est née avec des 3210, 3310, 6210 et d’autres téléphones qui ont trouvé de manière innée leur public. Peut-être est-il temps pour Nokia de revenir sur cette stratégie d’inonder les marchés d’un maximum d’appareils en croyant que chaque consommateur y trouvera son compte. Il faudra certainement créer l’événement en produisant l’écran tactile de monsieur tout le monde. Avant les autres, si possible.