Le FIGARO a lâché la bombe ce matin, rapidement relayé par BFM, la radio de l’économie. Le marché du mobile en France serait bien chamboulé.  Samsung a perdu 8 % à 9 % du marché français en valeur et Apple se hisse à la seconde place en valeur : c’est historique.

Prenez un téléphone qu’une bonne partie des habitants de la planète désirent – et même le Premier Ministre français – : l’iPhone. Ajoutez à sa commercialisation une concurence soutenue entre trois opérateurs (et quelques MVNO), après une remise en cause du monopole de distribution par les autorités de la concurrence.  Fixez un prix de vente abordable, via une subvention record du terminal. Vous obtenez, en quelques mois, la 2e place du podium des constructeurs en France, derrière Samsung et… devant Nokia !

Le Figaro rappelle qu’après « une plainte auprès du Conseil de la concurrence, l’iPhone est distribué, depuis fin avril, par Bouygues Telecom et SFR. »  Un modèle impossible à reproduire en Grande-Bretagne, en Allemagne ou même aux Etats-Unis, où Apple privilégie l’exclusivité auprès d’un seul opérateur. Modèle tout aussi improbable chez nous, où l’utilisateur doit acheter son iPhone au prix fort auprès d’un distributeur unique (par la volonté-même d’Apple). Libre à lui ensuite de s’abonner à une offre associée – ou non – à l’opérateur distributeur, Mobistar.  Dans la plupart des cas, pourtant, la signature à un abonnement (voix et données) en France revient in fine moins cher que son équivalent chez nous, pour la même durée d’abonnement contractuelle : une situation cocasse et souvent dénoncée, qui ne semble guère émouvoir les autorités de la concurrence belges, voire le politique.   Faut-il encore remuer ce débat de la vente couplée, que les industriels gagneraient à renommer « vente subsidiée », plus proche de la réalité économique ?  Ce n’est pas le sujet, même si le débat est tentant et essentiel pour l’essor du marché des données mobiles en Belgique.  Revenons à nos voisins du Sud, car le cas d’école est superbe.

Le Figaro estime que le « Conseil de la concurrence a donc infligé une leçon d’économie à Apple en limitant à six mois l’accord exclusif conclu entre Apple et Orange. (..) Les sages ont créé une situation inédite. Ils ont ouvert la distribution du produit à l’ensemble du marché. Et les concurrents d’Orange ont accordé des subventions élevées pour l’appareil. » La motivation est compréhensible : « Un abonné dépense environ 15 euros de plus par mois avec un iPhone pour bénéficier d’un accès Internet illimité. » En consentant à une plus forte subvention, l’opérateur fait un pari sur l’utilisateur, celui d’un revenu nettement plus élevé que la moyenne.    Et tout cela donne des situations tout aussi inédites : la subvention de l’iPhone peut atteindre 40 à 50 % de plus que celle d’un autre mobile en France, au grand désespoir des autres constructeurs de mobiles.

Apple sait donc ce qu’il lui reste à faire en dehors de la France pour obtenir une si enivrante médaille, trois ans après la commercialisation du tout premier iPhone.