Le département « business » de Versatel est à vendre  selon l’Echo. Difficile de rivaliser sur le marché des entreprises avec Belgacom et Telenet, à qui le portefeuille de PME/TPE pourrait être confié.

Après s’être appelé EuNet, KPN et Versatel, le réseau était retombé dans le giron de KPN après le rachat de Tele 2. En septembre dernier, KPN Group annonçait la mise à la retraite de la marque Tele 2 pour les particuliers au profit de Base, conformément aux conditions fixées lors de l’acquisition. Le sort du département « entreprises », Versatel, rebaptisé KPN Belgium il y a quelques mois à peine, n’était pas défini.

D’une part, ses offres sur le mobile (cartes SIM aux couleurs de KPN) entraient en concurrence avec les abonnements Base Business. De l’autre, les solutions  fixe/Internet/combinées (DSL, DSL2+ et SDSL), héritées de Versatel, n’étaient plus très concurrentielles.   KPN a donc décidé de faire le ménage : Base Business restera la marque de référence et KPN/Versatel doit être cédé.

« Tout cela virait de toute manière à la cacophonie », nous confie un revendeur spécialisé dans les grands comptes. « D’un côté, nous venons avec des offres Business Base très concurrentielles dans les entreprises ; de l’autre, Versatel casse ses prix pour acquérir des clients sous la marque KPN. Ce n’était plus très clair. Les clients ne savaient plus exactement à qui ils s’adressaient. A nous à Bruxelles ou à Versatel/KPN à Wemmel. Ce serait à mon avis une très bonne chose : nous étions, dans une certaine mesure, des concurrents au sein du même groupe. »

Telenet repreneur déclaré, Colt cité

Le département « affaires » de Versatel est donc à vendre. Cette acquisition porterait – à notre connaissance – sur le portefeuille de clients, plutôt que sur le réseau fixe déployé par Versatel. Un candidat s’est déjà porté acquéreur, à en croire le « Tijd » : Telenet Solutions, dopé par des résultats exceptionnels. La société développe en effet des offres SOHO, tant sur le câble que sur le réseau DSL, là où Telenet n’est pas présent physiquement en réseau câblé propre.

Quid de Belgacom ? « Nous ne sommes pas intéressés », confie Michel De Coster au Tijd. Le responsable de la division n’évoque aucune motivation, mais il ne fait aucun doute que le parcours du combattant qu’avait représenté la reprise des activités de Scarlet, sous l’oeil du conseil de la concurrence, doit freiner ses ardeurs.

Telenet seul candidat ? On évoque également – avec moins de conviction – le nom du britannique Colt Telecom, mais aussi Telefonica, pour qui la Belgique est encore une terra incognita.    Pas de manifestation d’intérêt du côté d’Easynet ou BT, qui avait déjà cédé à Versatel un nombre important de « petits clients » pour se concentrer sur les grands comptes et les institutions internationales.

Qui peut rivaliser avec Belgacom sinon Telenet ?

Silence radio, rapporte l’Echo, du côté de KPN : « On se refusait ce jeudi à tout commentaire. »   Depuis lors, KPN Belgium semble avoir confirmé l’information par la voix de son porte-parole Bart Vandersompele à Datanews.   L’opération de séparation semble donc inéluctable en raison de la nécessité d’une clarification des offres au sein-même de KPN Belgium, mais avant tout de la position dominante de Belgacom et Telenet sur le marché des connexions à Internet de « classe affaires ».

Depuis le printemps 2009, Belgacom a migré les offres à destination des entreprises (TPI, PME) sur son réseau VDSL2. Celles-ci s’avèrent immédiatement plus performantes et, la plupart du temps, moins coûteuses que les offres concurrentes, reléguées aux réseaux ADSL et ADSL2+. KPN proposait ainsi une connexion 12 Mbps en ADSL2+ pour 250 euros HTVA par mois, là où Belgacom avance déjà une solution IP Fixe de 20 Mbps / 1,8 Mbps à 86,70 HTVA par mois. Qui peut rivaliser pour séduire les TPE/PME ? Telenet, là où son propre réseau est présent, offrant de 20 à 25 Mbps à partir de 70 euros HTVA. Dans un périmètre plus restreint, à Bruxelles, on peut également citer Numéricâble, qui soigne ses offres 30 et 100 Mbps à destination des TPE.

Il n’est donc pas étonnant que KPN jette l’éponge, préférant attendre une régulation plus favorable du réseau VDSL2 de Belgacom pour muscler ses propres offres Base Business.