Selon le site thereallymobileproject.com, relayé ce mercredi par SymbianFrance, une annonce à la fois étonnante et logique a surgi : l’abandon d’ici 2 ans de Symbian au profit de Maemo pour la gamme N-Series de Nokia.   Deux coups durs coup sur coup, c’est beaucoup pour un seul système en perte de vitesse.

L’information, pour l’instant à l’état de rumeur, a été livrée par l’équipe du développement markéting de Maemo, à Londres, lors d’un événement lié à la sortie du N900. Pour ceux qui l’ignorent, Maemo est le nom donné au système d’exploitation (basé sur Linux) qui équipe les tablettes Internet de Nokia, dont l’imminent N900.   L’idée serait d’éjecter SymbianOS (système désormais entièrement opensource et maintenu par une fondation) en faveur de Maemo à l’horizon 2012 sur la gamme N-Series. Il ne serait donc plus possible de retrouver un N97 sous Symbian et un N900 sous Maemo dans la même division.

Symbian n’est pas abandonné pour autant par le premier constructeur de mobile au monde. Il continuerait d’équiper les E-Series (terminaux professionnels) et les XSeries. Maemo semble exclu de ces deux gammes et promis à un avenir teinté de convergence numérique : tout est là, des fondations GNU/Linux aux technologies web les plus avancées en passant par le trésor Qt, hérité de Trolltech.

Si la déclaration faite à Londres dit vrai, Nokia va réserver Symbian aux smartphones d’entrée de gamme. La gamme X-Series sous Symbian est d’ailleurs inaugurée cet automne avec le X6. Pour doper la notoriété de son rejeton, Nokia a choisi de s’allier à Universal et, plus précisément, à la chanteuse Rihanna : concert exclusif retransmis en ligne ou encore vidéos et titres disponibles sur l’OVI Store. Voilà qui n’est pas sans rappeler une autre offensive musicale récente, celle de RIM, sponsor de la tournée de U2. Les Blackberry ont d’ailleurs accès gratuitement à une application 100 % U2.

Une suite de coups durs pour Symbian

C’est la seconde « annonce » ennuyeuse pour  Symbian publiée en moins de dix jours, après l’insistante rumeur entourant les préférences de Samsung, autre allié de la Fondation. Depuis corrigée – sans doute pour ne pas aggraver le fatum du système d’exploitation mobile -, l’information prédisait un abandon de Symbian au profit d’Android et BADA d’ici 24 mois sur la plupart des mobiles du Coréen, à l’exception d’une gamme restreinte Windows Mobile.   Démenti de Samsung en fin de semaine dernière : la stratégie multi-OS est toujours là.   Les observateurs ne sont pas idiots : mener de front autant de chantiers (Windows Mobile, Symbian, Android, BADA) est une perte de temps et d’argent en matière de R&D, quelle que soit la taille de l’acteur sur le marché.   La concentration sera inévitable et Symbian est dispensable.

Quid de Sony Ericsson (autre apôtre de la cause perdue multi-OS !), troisième pilier de la cause Symbian ? Si un certain Kurara semble se dessiner pour succéder au Satio, la stratégie openOS dévoilée en octobre dernier indique en priorité la voie Android pour 2010, année charnière pour le constructeur. Elle déterminera à n’en pas douter ses chances de survie sur le marché mondial.

Le X10 sera le premier terminal du constructeur à adopter Android en février 2010, immédiatement suivi par un autre rejeton, plus original dans l’approche.    Il s’agit d’une opportunité de reprise et de consolidation unique pour Sony Ericsson : un système immédiatement disponible, bénéficiant du sceau Google,  sur lequel la marque doit « simplement » greffer une couche de services pour se démarquer du reste des constructeurs.  Tout le contraire de Symbian^3 et Symbian^5, dont la sortie se confond avec des horizons un peu trop lointains, mi-/fin 2010, pour un constructeur nécessitant des soins… intensifs.