Les caisses de l’Etat belge sont vides ? Pas de problème, il restera toujours l’une ou l’autre opportunité de taxer les avantages salariaux. Dernier exemple : si vous bénéficiez d’un abonnement mobile payé par votre employeur, vous allez bientôt payer des cotisations sociales sur le volet privé de vos communications.

C’est l’une des premières décisions prises par le nouveau gouvernement Leterme cette semaine : les entreprises seront désormais obligées de distinguer les communications professionnelles et privées d’un téléphone mobile payé par l’employeur – le split billing est d’ailleurs une opération courante sur ce type d’abonnement -.

Si l’employeur paie lui-même le trafic privé – ce qui n’est pas interdit -, l’opération sera désormais considérée comme un avantage salarial. L’employé et l’employeur devront ainsi payer une cotisation de sécurité sociale sur leur part respective de la note mensuelle. S’il n’y a pas de distinction entre trafic privé et professionnel – ou si la frontière est floue, imaginons un entrepreneur/gérant établi en société unipersonnelle -, un montant forfaitaire annuel de 150 euros sera réclamé. Cela donne donc 75 euros d’augmentation de taxes pour l’employé. Pas un mot par contre sur les abonnements réunissant fixe et mobile.

Rien d’étonnant à cela au fond – ces communications privées sont une portion de la rémunération -, mais la recherche effrénée de sources de taxation frise désormais le ridicule, dans un pays où 55 % des revenus sont déjà absorbés par l’Etat et sa cour. La Belgique occupe ainsi la 2e place des pays les plus taxés dans le monde, derrière la Hongrie et devant l’Autriche, selon une étude menée par KPMG sur les niveaux de taxation dans 87 pays.