Une journée sans « GSM », pourquoi pas ? Après tout, il y a bien une journée sans voiture. Le Ministre de la Santé en région wallonne, Eliane Tillieux (PS), étalait ce samedi, dans les colonnes de la Dernière Heure, son avis tendance bobo cool sur la question.

Fin octobre, un proviseur du lycée recevait une lettre d’une classe de terminale réclamant un changement de professeur d’anglais. Motif : l’enseignante refusait l’utilisation des mobiles pendant son cours. En France, 73% des 12-17 ans ont un téléphone portable. 29% des collégiens et 58% des lycéens avouent avoir déjà utilisé leur mobile en plein cours. Le Sénat a interdit début octobre l’usage des mobiles dans les écoles maternelles, primaires et collèges. L’interdiction s’inscrivait dans le cadre du projet de loi sur le Grenelle 2 de l’Environnement.

En Belgique, Eliane TILLIEUX s’exprimait ce week-end dans la D.H. en faveur d’une interdiction encadrée de l’utilisation du mobile à l’école. Pour rétablir l’ordre et la discipline ? Non, pas question de passer pour « réac » ! La motivation du Ministre restera purement sanitaire : « Je suis pour une interdiction de l’utilisation des GSM en primaire. (…) Ce qui m’importe, c’est la santé des jeunes Wallons.» Quid du secondaire ? Avis plus nuancé cette fois : « On ne peut plus simplement interdire. Il convient d’encadrer : pas pendant les cours, seulement à la sortie de l’école. » Elle motive son point de vue par une réflexion sur les risques sanitaires : « Les études scientifiques montrent que plus on utilise le GSM lorsqu’on est jeune, plus il y a des risques élevés de dégâts sur la santé liés au rayonnement.»

Le Ministre fait sans doute référence à une étude américaine menée par 40 chercheurs, laquelle a conclu récemment que le portable pouvait augmenter le risque de cancer du cerveau, surtout chez les enfants. En Europe, une étude épidémiologique lancée en 1999 par l’Union européenne n’a toujours pas été publiée. Raison invoquée : les 50 chercheurs mobilisés ne parviennent pas à se mettre d’accord.

La sortie de TILLIEUX est d’autant plus énigmnatique que, logiquement, cette interdiction devrait déjà être la règle dans le Sud du pays. Le Ministre « fait confiance aux règlements scolaires des institutions», se montrant toutefois « ouverte au dialogue sur la question.» En France, Jean-Jacques Hazan, président de la FCPE, est plus direct : « Les portables n’ont rien à faire dans les établissements scolaires. Ils n’amènent que des problèmes, provoquent des conflits entre élèves, des vols et des litiges avec les profs.»

Une coordination avec le fédéral est souhaitée, notamment pour apposer une « notice sur les risques liés à la santé avec chaque appareil vendu. » Puis l’idée d’une journée sans « GSM » est évoquée : « Ce serait une idée intéressante comme pour la journée sans voiture.»