Terminal jeune, destiné aux loisirs numériques, le Vivaz embarque pour la première fois chez Sony Ericsson la vidéo haute définition. Tient-il ses promesses ? Quelle est sa raison d’être et de plaire à quelques semaines de l’arrivée du X10 ? A 370 euros, le Symbian poids plume a du coffre. Il devrait trouver son public. Sortie fin mars.

Si l’on prend le Satio pour point de comparaison, le Vivaz est nettement plus léger, à peine 100 grammes. Son appareil photo baisse la garde à 8 Mpx (contre 12 pour le prédécesseur), mais ses capacités vidéo adoptent le HD Ready (720p). Micro-USB et jack 3,5 mm, il sonne le trépas du Fastport, connectique propriétaire de Sony Ericsson. Sa forme arrondie lui confère une « courbe humaine », volonté affichée du constructeur. Son apparence plastique est moins déplaisante qu’il n’y paraît : il est élégant et agréable au toucher.

Son écran, de type résistif, répond de manière plus fluide aux commandes tactiles que des modèles Nokia comme les N97 et 5800. Avec 16 millions de couleurs, il affiche une résolution de 640×360 pixels. Avantage non négligeable face à Samsung et Nokia : l’interface personnalisée par Sony Ericsson a le mérite de rendre le système non seulement plus « finger-friendly » (un exploit !), mais également plus esthétique que ses concurrents. Cette interface est composée d’onglets donnant accès aux contacts, aux photos, aux signets, à son compte Twitter, etc. Le défilement cinétique est intégré à cette interface : ce n’est pas le cas d’autres portions clés/natives du système, dont les menus ou encore le gestionnaire de contacts natif de S60. Nokia et Samsung ont résolu le problème : il n’est donc pas insurmontable.

L’aspect multimédia n’a rien de déroutant. La plupart des formats audio sont reconnus, jusqu’aux podcasts vidéo MP4 animés de « covers défilantes » : c’est loin d’être le cas chez la plupart des autres fabricants. Pas de DivX, toutefois. Le menu « médias » est l’héritier des terminaux nés après le W910, soit une interface « à la PSP » donnant accès à la musique, aux photos et aux vidéos. L’actualisation de la musique ne nécessite plus de manipulation : elle est automatisée à chaque synchronisation (via le logiciel Media Sync pour Windows ou Mac OS X). Pas d’égaliseur sonore – choix étonnant et regrettable -, mais un volume et une couleur sonores particulièrement agréables et équilibrés, sans saturation. Le lecteur multimédia – tout comme l’UI de l’acccueil – devraient inspirer Nokia qui peine à donner une apparence conviviale à ses systèmes d’exploitation S40/S60.

Côté photo et vidéo, le successeur du Satio a deux visages, selon le niveau de luminosité ambiant. L’interface – inspirée des Cybershot de Sony – reste un modèle du genre. Les clichés pris à l’extérieur offrent des résultats de très (très) bonne facture. Il n’en est pas de même à l’intérieur. Pas de flash, mais une lumière de faible portée destinée à éclairer un sujet. L’exemplaire dont nous disposons est un prototype à l’état de pré-commercialisation : visiblement, les modèles commercialisés fin mars seront équipés d’un système d’exploitation plus évolué, où le flash pourrait être automatisé (et non activé à la demande). Le site Mobile Review indique ainsi des résultats photos nettement plus encourageants que ceux que nous avons constatés. Nous publions ci-dessous plus exemples de photos prises dans différentes conditions, avec pour règle la position « automatique ». Quant à la vidéo, elle répond aux promesses, sans conteste. Nous vous offrons également ci-dessous un exemple de vidéo HD, prise au zoo de Berlin le week-end dernier. Là encore, aucun réglage particulier. Dommage : pas de protection pour la lentille de l’appareil photo (mais peut-on le reprocher face à des modèles comme l’iPhone, le Nexus One et bien d’autres qui eux aussi semblent la trouver inutile ?).

Tout comme l’iPhone, le Vivaz dispose d’un « Music Store » intégré. Le catalogue Playnow est accessible en Belgique et les prix comparables à ceux d’iTunes. Pas de Shazam à télécharger, le TrackID de Sony Ericsson a plusieurs années d’expérience : il reconnaît presque toutes les musiques diffusées (FM ou autour de vous) et les propose au téléchargement, sans les limites de Shazam.

L’embarquement logiciel est consistant. Outre Twitter, on trouvera Roadsync (Exchange), Wisepilot (GPS avec guidage vocal, cartes téléchargées à la volée), Google Maps, une solution « compatible Office » (lecture seule, mode édition payant), une radio FM (toujours sans RDS, choix étonnant également), le S60 Browser (qualité équivalente au N97, Adobe Flash compris, basé sur Webkit), Youtube, DLNA, etc. Pas de capteur de proximité (pour couper l’écran lorsqu’on téléphone) et, si l’accéléromètre est bien présent, pas non plus de boussole.

Articulé autour d’un processeur 720 MHz, le terminal embarque Symbian OS 9.4 S60 5e édition. Il est compatible avec les réseaux 2G, EDGE, 3G, HSPA (10 Mbps / 2 Mbps). Symbian n’a toujours pas gommé son incapacité à gérer les différentes connexions disponibles : il faut trop souvent confirmer l’utilisation de telle ou telle connexion (2G, 3G, Wifi) lors d’un accès à Internet. Il y a toutefois une amélioration par rapport au Satio, merci « Easy Wlan », mais l’OS peut nettement mieux faire, notamment face à Android, l’iPhone et le Blackberry. Quid de l’autonomie ? En 3G, 1,5 journée en utilisation intensive. Jusqu’à 2 en utilisation modérée. Etonnnant, mais constaté à deux reprises en plus de 8 jours d’utilisation. Le connecteur jack est une option désormais indispensable : il aurait été encore plus intelligent de le placer en haut de l’écran et non sur le flanc, mais le défi semblait difficile à relever vu la finesse du modèle.

Au final, qu’en penser, alors qu’il sera disponible avant la fin mars dans le commerce au prix de 370 euros, 8 GB compris ? Qu’il s’agit là sans aucun doute du terminal qu’aurait dû être le Nokia 5800 à sa sortie. Le Vivaz – tout comme le Satio tel qu’il évolue avec les mises à jour prévues d’ici l’été – offrent un aperçu de ce que S60 pourrait devenir si Nokia s’était donné un peu plus de peine pour « humaniser » son interface utilisateur. Comme souvent, Sony Ericsson arrive tard, mais avec une touche particulière et très réussie en matière de vision de l’UI.

Photos, vidéos, musique et équipement logiciels suffiront à la plupart des utilisateurs, à plus forte raison si l’OS évolue au fil des mises à niveau. Le Vivaz plaira aux jeunes et jeunes adultes dans une utilisation plus « multimédia » qu’Internet.

Dommage : Playnow – reproche déjà formulé à l’égard du Satio – peine à convaincre sous Symbian, alors qu’il est aujourd’hui le seul concurrent exhaustif à l’iTunes (musique, vidéos, applications). Les logiciels S60 sont rares, trop peu sont gratuits. Il ne fait aucun doute qu’Android Market viendra combler ce déficit sur le X10 et qu’un équivalent de l’OVI Store est nécessaire pour se mesurer à Nokia.

Les professionnels attendront la version pro, clavier coulissant compris, en mai prochain. Le prix n’a pas encore été dévoilé.

Les points forts

  • Forme / poids / connectique standard
  • Interface fluide, véloce, bien pensée
  • Capacités vidéo
  • Menus multimédia, un modèle du genre !
  • Autonomie très satisfaisante : jusqu’à 2 jours en 3G
  • Transferts USB très véloces : 5 Mo/s en moyenne

Les points faibles

  • Connecteur 3,5 mm jack sur le flanc
  • Défilement cinétique non généralisé et gestion des connexions à Internet poussive (S60)
  • Capteur photo au-dessous des attentes (firmware pré-production) si la luminosité n’est pas optimale
  • Playnow ne tient pas encore ses promesses : trop peu d’applications

Vidéo HD Ready

Galerie de photos prises avec le Vivaz

Présentation officielle