Plus de réseaux sociaux, de multimédia, de sécurité, de convivialité dans la gestion de ses emails et de son agenda, navigateur Webkit : RIM annonce une mise à niveau majeure et indolore de son système d’exploitation Blackberry OS. La version 6 sera là avant la fin de l’année et pourra être appliquée à la plupart des terminaux récents.

Les inconditionnels du Blackberry ne seront certainement pas dépaysés dans les méandres du 6e « opus », qui est un ravissement pour les yeux : sobriété, élégance. Les nouveaux-venus seront sans doute attirés par l’immersion du système dans les réseaux sociaux et le web mobile. Avec l’aide des Black Eyed Peas (dont RIM est sponsor de la tournée), le Canadien met l’accent sur une interface hybride (tactile et non tactile), capable de relever trois défis nouveaux sans renier ce qui a fait son succès, le push mail : pleins feux sur le multimédia, l’Internet mobile et les réseaux sociaux.

Plus de 50 % des abonnés Blackberry sont désormais des particuliers. L’objectif est clair : séduire une cible de plus en plus jeune, urbaine et connectée. Jusqu’ici, Facebook et Twitter étaient des applications isolées. Désormais, elles sont pleinement intégrées au système d’exploitation. Tout comme l’email, en mode push : une information est publiée et reçue en temps réel. Les interactions entre les différents éléments du système et les services web sont immédiats : on envoie une photo sur son compte Facebook ou Flickr aussi simplement qu’on envoie un SMS ou un MMS, c’est juste une option dans un menu contextuel. Comme c’est le cas depuis l’arrivée de Facebook pour Blackberry (dont les dernières versions peinent encore à convaincre tant elles sont lentes !), les contacts de son répertoire sont liés avec les « comptes sociaux » respectifs. Idem désormais pour Twitter. Ajoutez à cela l’arrivée d’un moteur de rendu Webkit, depuis le rachat de Torch Mobile. Comme pour l’iPhone et Android, il baigne au coeur du système et il équipe un tout nouveau navigateur web (il était temps !), compatible Flash. Il est également présent dans d’autres couches du système, pour faciliter le développement de widgets et d’applications web. Adobe l’a promis : en dehors d’Android, le Blackberry sera doté de Flash et AIR.   Avantage par rapport à la concurrence ? La compression des données, tout comme pour l’email.  Elle devrait à la fois accélérer l’affichage des pages en EDGE et en 3G, mais également participer à ce que RIM appelle le « nécessaire désengorgement » des réseaux mobiles.  On sait que, sous pression principalement de l’iPhone,  les antennes 3G d’AT&T ont connu aux Etats-Unis – ce fut le cas dans d’autres pays comme la Grande-Bretagne et plus précisément à Londres – des baisses significatives de performances, voire des indisponibilités.  RIM continue de miser sur la compression pour « lutter » contre le phénomène.

L’autre effort porte clairement sur le multimédia, avec un lecteur visuellement plus dynamique et plus proche de l’expérience vécue sur d’autres plateformes. Il dépasse nettement Android à ce niveau. Photos, vidéos et musique sont stockées dans un menu dédié. Les éléments multimédia sont synchronisés via une application disponible pour Windows et Mac OS X.    Youtube fait enfin son apparition.  L’App World sera lui aussi revu. Il permettra de télécharger des logiciels annexes, thèmes et des widgets. Le système se veut agile et capable de comprendre tous les publics : le jeune adulte accro aux SMS/Twitter/jeux/musique et l’homme d’affaires cherchant à obtenir les cours de bourse en temps réel.

L’unique danger pour RIM est de ne pas convaincre certains décideurs qui voyaient dans le BlackBerry un vrai appareil professionnel dépourvu de fonctionnalités peu compatibles avec des applications axées sur le travail. Là, le constructeur tient à rassurer : le mail en push reste l’attraction principale et les fonctionnalités de base ne font qu’évoluer. Cette évolution visuelle n’est pas et ne peut pas verser dans le bling bling. Elle épouse simplement une plus grande modernité. Apple permet aux entreprises de maîtriser les applications installées à distance ? RIM développe des solutions de sécurisation des échanges, un serveur BES Express gratuit et des fonctions de téléphonie Wi-Fi.

La mise à niveau vers Blackberry OS 6 devrait être proposée d’ici la fin de l’année. Principal problème ? Cette distribution dépendait jusqu’ici des opérateurs. Un exemple ? Le Blackberry 9000 vendu par Proximus ne peut toujours pas, un an plus tard, être mis à jour en version 5.0, alors que son équivalent Vodafone allemand en a bénéficié après quelques semaines. Il est urgent pour RIM de reprendre la main sur les évolutions de son système d’exploitation, la plupart des opérateurs n’ayant bien souvent pas compris l’utilité de proposer des mises à jour d’un terminal.

Cédric Godart et Laurent Redondo Sanchez