Pourtant fort d’une expérience plus qu’honorable dans le segment des Smartphones tactiles à l’époque des familles P800 et P900, Sony Ericsson semble désormais avoir beaucoup de mal à convaincre les consommateurs sur ce segment.
Il faut dire que la concurrence est désormais acharnée entre le petit nouveau, Apple, et les « grands » du secteur tels que Nokia, Samsung, HTC, etc .
La stratégie « ouverte » du constructeur a pourtant le mérite de laisser un vaste choix de systèmes d’exploitation aux clients de la marque, ce qui est sans doute aussi un risque de confusion auprès du grand public.
Cependant confiant dans son approche du marché, Sony Ericsson nous a confié un Xperia X10, son premier Smartphone équipé du système Android de Google, mais également son porte-étendard pour les mois à venir.

Premières impressions :

Ce X10 n’est clairement pas un appareil discret : avec son écran de 4 pouces (10,16 cm) de diagonale, difficile de proposer un appareil aux dimensions réduites. A peu de choses près, l’encombrement -119 x 63 x 13 mm – est ici semblable au HTC HD2, avec une sensation de légèreté cependant par rapport à ce dernier.
Malgré sa coque entièrement réalisée en plastique, la finition ne souffre aucun défaut. Aucun craquement ne vient gêner l’utilisation de l’appareil, et les différents boutons sont bien ajustés. La prise en main se révèle très agréable grâce aux courbes de l’appareil.
Il a noter que le X10 n’est que le second modèle de la marque à proposer des connectiques standardisées : Sortie audio au format jack 3,5mm et connectique microUSB. Un vrai plus par rapport à l’alternative propriétaire « FastPort ».
Un petit mot concernant le contenu de la boîte : notre exemplaire nous a été livré avec un chargeur USB, un câble USB, un kit piéton et une carte mémoire de 8Go. De quoi compenser la mémoire interne de seulement 512Mo.

Interface : découverte de Timescape

Le premier contact avec Timescape est positif : les lenteurs présentes lors des démonstrations de l’appareil à l’occasion de son annonce ont totalement disparu. Pour rappel, ce logiciel vous permet de regrouper tous vos éléments de messagerie et vos activités récentes : statuts et messages Facebook, messageries email, sms et MMS, mais aussi les derniers clichés capturés par l’appareil photo ou les derniers morceaux écoutés.
Les effets graphiques sont jolis et fluides, et surtout permettent à Sony Ericsson de proposer une interface personnelle peu inspirée de la concurrence.
Quelques petits bémols cependant : malgré la possibilité de lier ses contacts à leur compte Facebook, la photo de ce dernier ne sera pas importée, il faudra utiliser un utilitaire supplémentaire pour ce faire, contrairement à l’interface Sense de HTC par exemple. Il est également arrivé à plusieurs reprises que notre exemplaire redémarre intempestivement lors de la navigation entre les différents onglets de cette interface.
Petite remarque : l’utilisateur pourra choisir Timescape comme écran d’accueil de son X10, ou alors choisir l’interface d’origine d’Android, avec un Widget Timescape s’il le désire.


Notre vidéo enregistrée lors de la présentation du Xperia X10 à Bruxelles

Mediascape : ou quand Sony Ericsson revisite le côté multimédia d’Android.

Autre innovation apportée au système de Google par Sony Ericsson : Mediascape. Ce logiciel regroupera tout votre contenu multimédia (photos, vidéos et musique) en un endroit. Petit plus de ce logiciel : non seulement il gère votre contenu local, mais également votre contenu en ligne, tel que vos albums Facebook ou Picasa.
Encore une fois, l’interface est très réussie et simple d’utilisation.
Concernant le rendu sonore, le résultat produit avec les écouteurs d’origine ou le haut-parleur est très correct, quoique manquant peut-être légèrement de basses. La sortie audio 3,5mm est un vrai plus, tandis que l’absence totale d’égaliseur ou de télécommande fera perdre quelques points aux yeux de quelques amateurs de musique en mobilité.
Concernant la partie photo, les possibilités sont nombreuses : détection et reconnaissance de visages, réglages multiples lors de la prise de vue, geotagging, etc.
Malheureusement il y a ici encore quelques bémols : le flash devra être activé/désactivé manuellement via les réglages avancés de l’application à chaque lancement de l’application, et tient plus de la torche que du flash. En effet, une fois activé, la LED restera simplement allumée tout le temps avec la même intensité, jusqu’à ce qu’elle soit à nouveau désactivée.
Autre déception : le geotag d’un cliché empêchera la prise d’une autre photo tant que la localisation satellite n’est pas terminée, ce qui se révèle vite ennuyeux lorsque l’on désire prendre une photo en intérieur. Une gestion de cette localisation en tâche de fond de l’application serait, selon nous, bien plus astucieuse. Heureusement, la qualité des clichés, meilleure que la moyenne des appareils de cette gamme, remonte quelque peu le niveau. Sur ce point, il s’agît tout simplement du meilleur appareil Android disponible sur le marché.

A l’utilisation :

Et lors d’une utilisation quotidienne, qu’est-ce que ça donne ? Un bilan mitigé malheureusement : La saisie de texte est aisée grâce aux touches virtuelles de dimensions généreuse, mais les claviers proposés souffraient, sur notre exemplaire de test du moins, de lourds ralentissements ainsi que de soucis de touches « pressées » mais non prises en compte. De quoi très vite agacer les amateurs de courriels ou de sms.
L’écran pour sa part se révèle très correct : malgré la limitation à 65000 couleurs d’Android 1.6, le rendu est excellent, et la lisibilité en plein soleil est acceptable.
La réception réseau n’a pas souffert de critiques lors de nos essais, pas plus que la qualité d’écoute lors des communications, à condition de ne pas pousser le volume au maximum cependant, l’écouteur commençant à grésiller dans ce cas.
Quelques points fâchent cependant : premièrement, l’autonomie très limitée, à savoir moins de 24 heures. Journée type : recharge complétée à 19heures, passage en mode avion de 24h au lendemain 7h, batterie épuisée à 15h, malgré une utilisation « légère », à savoir une actualisation de TimeScape toutes les 15 minutes, localisation désactivée, quelques dizaines de sms et quelques minutes d’appel, en plus de 20 minutes d’écoute musicale.
Les appels sont également parfois très longs à être gérés : lors d’une session sur Google Talk, la sonnerie du téléphone a retenti, mais il a fallu près de 5 secondes pour que l’affichage (appelant + bouton pour décrocher) de l’appel apparaisse. Faut-il rappeler que le X10 est avant tout un téléphone ?
Notons également l’emplacement de la carte microSD sous la batterie, même si la prise microUSB permet de compenser légèrement ce manque, ainsi que l’Android Market toujours limité aux (néanmoins nombreuses) applications gratuites en Belgique.

Conclusion :

Vu la longue période de temps écoulée entre l’annonce et la sortie effective du X10, nous étions en droit d’attendre un appareil abouti, tant au niveau matériel, que logiciel.
Malheureusement, si le premier point a clairement été soigné, de nombreux soucis logiciels restent présents, et nous espérons que de prochaines mises à jours viendront corriger ces derniers, et apporteront également une meilleure gestion de la batterie.
Malgré tout, le X10 reste un magnifique smartphone, équipé de technologies de dernière génération : un processeur très performant, un écran magnifique, un bon appareil photo et les dernières générations de réseaux mobiles. Mais la concurrence est rude sur ce segment : HTC Desire et iPhone 3G(S) possèdent également de beaux atouts pour un prix similaire. Espérons pour Sony Ericsson que des corrections aux différents soucis logiciels arriveront bientôt afin de relever la note finale de cet appareil.

Ce que nous avons apprécié :
– Système Android
– Finition de bonne qualité
– Caractéristiques de haut niveau
– Connectiques standardisées
– Applications Timescape et Mediascape réussies

Ce que nous regrettons :
– De nombreux soucis logiciels
– Autonomie très limitée en usage normal
– Android 1.6 seulement alors que la 2.1 est sortie depuis plusieurs mois et que la 2.2 arrive sous peu.