Arrivé tardivement sur le marché des smartphones tactiles, Nokia a depuis quelques temps multiplié les sorties afin de séduire le marché grâce à des modèles relativement complets, mais en se limitant généralement au milieu de gamme.
Destiné à renouveler l’offre du constructeur dans ce segment, et à remplacer le vieillissant 5800, le X6 est arrivé sur le marché il y a quelques semaines. Malheureusement, et comme souvent ces derniers temps, Nokia ne propose ici qu’une évolution de son ancien modèle, plutôt que de proposer une réelle révolution. Par rapport au 5800, le X6 propose un appareil photo plus performant, un écran tactile désormais capacitif et 16Go de mémoire interne (à la place du lecteur de cartes MicroSD).

Première prise en main :
Comme la plupart des appareils de la marque, hors série E, la coque du X6 est entièrement réalisée en plastique, ce qui ne n’empêche pas une finition très correcte.
Les dimensions de l’appareil sont relativement compactes, surtout après avoir passé plusieurs semaines avec un Sony Ericsson X10 ou un iPhone, même si la différence se fait surtout sentir au niveau de la largeur dans ce dernier cas.
La disposition des touches est identique aux autres smartphones tactiles Xpress Music de la marque : au dessus de l’écran, vous retrouverez la touche sensitive permettant l’accès rapide aux fonctions multimédia, et sous l’écran, les 3 touches habituelles permettant la gestion des appels et l’accès aux menus.
Au niveau des connectiques, nous retrouvons la sortie audio/vidéo au format jack 3,5mm ainsi qu’une prise Micro USB, qui ne permet malheureusement pas la recharge de l’appareil.

Interface : Rien de nouveau à voir
Les utilisateurs de smartphones (tactiles) de la marque ne seront pas dépaysés : l’interface est presque identique en tout points à ce que proposait le 5800 il y a plus d’un an.
En effet, même le défilement « kinetic » était déjà présent dans les dernières versions de logiciel des 5800 ou 5530 par exemple.
L’interface utilisateur a toujours le mérite d’être relativement intuitive, mais la concurrence a fortement évolué sur ce marché, et un petit coup de frais ferait certainement le plus grand bien à Symbian. Et puis quelques « incohérences » restent de mise à l’utilisation : certains menus nécessitent un clic, d’autres deux. On s’y fait à la longue, mais les nouveaux venus sur cette plateformes risquent d’avoir un peu de mal à s’y faire lors des premières utilisations.
Et pourquoi donc ne pas proposer le système de bureaux à widgets du N97 ? Ici, il faudra se contenter d’une barre de contacts, bien utile au demeurant, et de raccourcis vers la fonction e-mail ou musicale sur l’écran d’accueil.
Il faudra, malheureusement, sûrement attendre la prochaine version de ce système, dont seront à priori privés tous les smartphones de la marque commercialisés jusqu’à présent, pour espérer quelques changements cosmétiques dans l’interface.
Seule réelle nouveauté : l’écran tactile désormais capacitif, qui rend l’utilisation bien plus agréable et évite de devoir sortir son stylet à chaque manipulation ou presque. En effet, il ne faudra désormais qu’effleurer l’écran, plutôt que de devoir effectuer une pression sur ce dernier.

Lecteur audio et vidéo:
Comme l’interface générale, le lecteur audio ne progresse pas ou presque par rapport aux précédents modèles tactiles de la gamme Xpress Music.
Encore une fois, les fonctions proposées sont très complètes et les performances tout comme la qualité d’écoute se révèlent très correctes, mais l’interface manquera peut-être de nouveautés pour certains.
Petite nouveauté cependant : à l’image de Sense Me proposé par Sony Ericsson, une petite application, nommé PlayList DJ et nécessitant de se synchroniser avec Internet, vous permettra d’écouter les morceaux de votre bibliothèque en adéquation avec votre humeur du moment.
Le lecteur vidéo semble identique aux autres smartphones de la marque : la bonne qualité de l’écran est un avantage pour cette fonction, même si la taille « limitée » de ce dernier ne permettra pas vraiment de regarder de longues séquences.
Bonus toujours apprécié, la radio FM RDS est également de la partie, et nécessitera toujours l’utilisation du kit oreillette.

Appareil photo
Le 5800 ne s’était clairement pas distingué par la qualité des clichés produits par son appareil photo, mais le X6 semble vouloir augmenter le niveau : même si l’interface de l’appareil photo ne change pas ou presque, le capteur passe ici à 5 millions de pixels et produits de photos de bien meilleure qualité.
Le geotag des clichés est disponible, mais il faudra se passer des dernières fonctions à la mode, tels que les détections de sourires ou de visages.

GPS : des possibilités désormais complètes ET gratuites
Le X6 est livré d’origine avec le logiciel de navigation Ovi Maps, qui depuis sa dernière mise à jour, propose le guidage vocal gratuit. Ce point n’est pas à négliger, vu le prix parfois exorbitant des logiciels spécialisés sur d’autres plateformes.
Certes, Google commence également à proposer la guidage vocal dans certains pays, mais les cartes doivent toujours être téléchargées via le réseau GSM, contrairement à Ovi Maps qui permet de stocker l’ensemble des cartes sur la mémoire du téléphone.
Lors de nos essais, la sensibilité du récepteur GPS s’est révélée très correcte, sans décrochages intempestifs. Il faudra simplement veiller à bien placer le X6, de sorte à éviter les rayons directs du soleil dans l’écran, au risque de ne plus voir grand chose, même si le guidage vocal sera toujours là pour vous aider.

A l’utilisation
Au point de vue purement téléphonique, le X6 est très bon: accroche réseau sans reproche, qualité d’écoute très correcte, tout comme le volume d’écoute.
L’autonomie s’est également révélée très correcte lors de notre période de test : comptez environ 2-3 jours entre deux recharges, malgré le relevé des e-mails en push, quelques dizaines de sms, et quelques minutes d’appel et de surf en mobilité chaque jour.
Le client mail intégré s’est révélé complet au niveau des fonctionnalités, mais moins agréable à l’utilisation que celui d’iPhone OS ou d’Android. Petit bémol : comme sur le E72 que nous avons eu en test récemment, les emails sont reçus immédiatement en push, mais si ces derniers sont lus depuis un autre client IMAP, ils resteront en tant que « non lu » jusqu’à l’arrivée de nouveaux mails. Sur ce point, iPhone OS, Blackberry OS et Android font mieux.
La saisie de texte ne souffre par contre d’aucun défaut majeur : le clavier T9 bénéficie du confort apporté par la dalle capacitive, et le clavier complet, proposé en mode horizontal, satisfera les amateurs du genre.

Conclusion
Affiché généralement à 349 euros, le X6 n’est pas une mauvaise affaire en soit : c’est un Smartphone très complet, proposant un système d’exploitation éprouvé et des caractéristiques techniques très correctes, sans pour autant sacrifier la durée de vie de la batterie.
Il faudra cependant se contenter d’un processeur qui pourra sembler faiblard par rapport aux dernières sorties en date, et composer avec une interface utilisateur parfois peu cohérente, et qui, pour certains, manque d’attrait face aux dernières versions (parfois personnalisées par les constructeurs) d’Android, d’iPhone OS ou de BlackBerry OS.

Ce que nous avons apprécié:
– Caractéristiques techniques très complètes
– Autonomie correcte
– Qualité des fonctions audio et photo
– Connectivité ultra complète
– Gratuité du guidage vocal dans OVI Maps
– Prix légèrement trop élevé?

Ce que nous regrettons
– Quelques incohérences dans l’interface utilisateur
– Lisibilité très limitée de l’écran sous le soleil
– Pas de recharge via USB