Le coup de tonnerre avait été donné fin 2009 par l’achat des fibres optiques de KPN. La stratégie d’attaque se précise. Le pilier sera la télévision digitale.

Le paradoxe de Mobistar, c’est le succès de sa stratégie mobile et son échec sur la ligne fixe. Un cas d’école dans un marché pourtant libéralisé. L’opérateur sert souvent d’exemple pour démontrer que le gouvernement belge et son régulateur n’ont pas travaillé de manière adéquate pour alimenter le terreau concurrentiel. Comment peut-on signer des dizaines de trimestres de croissance soutenue à l’aide d’un réseau physique mobile propre et ne pas décoller sur les postes fixes ?

Il est vrai que, par la force des choses, Mobistar, ses dernières années, s’est beaucoup épuisé à répéter que sa stratégie était centrée sur le mobile. C’est qu’ici, on ne veut pas endosser le costume du Caliméro Base. On s’adapte au terrain.

Mais un véritable opérateur intégré ne peut rater le train de la télévision numérique. L’occasion d’acheter les 1.800 km de fibres de KPN Belgium était trop belle. En un coup, Mobistar dispose d’un réseau compétitif et peut rapidement mettre en place des synergies avec le groupe Orange afin de mettre au point une offre de télévision par IP. La semaine passée, Mobistar a dévoilé un décodeur Sagem que l’on peut piloter à l’aide de l’iPhone. Tiens donc.

Elément important du déploiement de l’offre: le décodeur passera par une Livebox, le modem ADSL de Mobistar. Sachant qu’il en existe moins de 50.000 actives sur notre territoire, le défi est de taille. Il faudra trouver une formule tarifaire imbattable et presque disruptive afin de progresser rapidement. Ou une avancée technologique significative. La réponse arrivera en septembre. Mais lorsque l’on voit comment Mobistar s’est accaparé le marché de l’internet mobile (plus de 100.000 lignes actives), l’enthousiasme monte quant à découvrir ce qui se prépare du côté de l’Avenue du Bourget.

Un enthousiasme que ne partage pas forcément Belgacom. Le régulateur est devenu moins amical et veut ouvrir les vannes du VDSL2. La concurrence prépare une rentrée particulièrement féroce et si Mobistar s’y met efficacement, il faudra plier pour ne pas rompre.