L’explosion du taux d’utilisation des réseaux cellulaires fait craindre des futurs soucis d’accessibilité. Des solutions sont en cours d’étude en Belgique.

Derrière les efforts commerciaux déployés afin de populariser les services de connexions mobiles, des embryons de stratégies se développent progressivement pour éviter le carnage. En 2010, aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe ou en Asie, bon nombre d’opérateurs ont fait marche arrière et ont imposé des quotas sur le haut débit mobile tout en augmentant de manière drastique la capacité réseau. Ces mesures représentent néanmoins l’arbre qui cache la forêt. Tablettes tactiles et smartphones connectés en permanence sont des menaces pour la stabilité des infrastructures.

Du coup, chez Belgacom, la situation est prise au sérieux. La première idée placée sur la table est le déploiement des cellules particulières qui simulent le réseau cellulaire chez les clients et dirigent le trafic des stations UMTS vers la ligne fixe. Une étude montre qu’effectivement, 55% des échanges de data mobile se produisent au sein de la maison. Assurément, des boîtes « femtocell » seront disponibles dans un futur à moyen terme. Dans un environnement résidentiel ou professionnel.

Une seconde solution consiste à utiliser un logiciel mis au point par Vodafone sur les ordinateurs portables afin que ces derniers choisissent toujours un point de connexion WiFi, public ou appartenant à Belgacom, afin de soulager les antennes relais 3G.

Du côté d’Orange, la maison mère de Mobistar, on effectue des tests avec Ericsson pour transposer la technologie HSPA vers la bande de fréquence des 1800 Mhz. L’objectif est de convaincre l’industrie de doubler la capacité réseau sur des fréquences dont le taux d’utilisation est relativement pauvre. Encore faut-il des téléphones compatibles et convaincre que ce mouvement n’est pas un plâtre sur une jambe de bois. On se contentera, actuellement, d’un taux de blocage inférieur à 1% chez Mobistar. Ce qui signifie que la capacité réseau est excellente.

Pour Base, la donne est un peu moins urgente. Le taux d’utilisation GSM moyen est de 34% en 2009, ce qui signifie que l’espace est encore largement suffisant pour un développement rapide. Pour la filiale de KPN, la situation est complexe puisqu’elle ne peut reposer sur un réseau fixe propre pour dévier son trafic internet mobile, au contraire de Proximus et Mobistar.

Quoi qu’il en soit, tous les opérateurs ont les yeux rivés sur la technologie 4G/LTE et sont particulièrement impatients de rapidement mettre à jour les stations. D’importantes mises à jour des coeurs de réseau sont en cours et des tests sont menés un peu partout en Belgique afin d’être prêt le jour où les licences seront octroyées. Mais la saturation restera d’actualité. Toutes les stations 4G devront être connectées à un réseau haut débit et devront être assez nombreuses pour encaisser les nouvelles vitesses promises.

Le problème belge est toutefois évident: Belgacom dispose d’une situation particulièrement confortable pour faire face à une consommation qui évoluerait rapidement. Mobistar et Base devraient faire face à des investissements plus conséquents pour assurer leurs arrières. Telenet, lui, doit encore planter ses premières antennes au cas où une licence lui est accordée. La compétition risque à nouveau d’être biaisée dans les années à venir. A moins que l’IBPT n’impose enfin un accès au prix coûtant au réseau VDSL 2 de Belgacom pour les opérateurs alternatifs.