Pour illustrer le fossé qui sépare le nord et le sud du pays dans la presse digitale, il faut comparer l’enthousiasme commercial flamand et l’inertie wallonne.

De Standaard lance son édition digitale sur la plateforme Android. Vue comme ça, l’information paraît plutôt banale. Pourtant, elle indique un investissement plus appuyé des médias flamands dans le mobile. Et pour cause: le lancement se fait avec Samsung. Les consommateurs qui disposent d’un appareil Android de la marque coréenne ont l’occasion de télécharger gratuitement l’application du Standaard avec cinq éditions en ligne. Sinon, il faudra débourser 3,99 euros. Dans ce dernier cas, cinq éditions sont également offertes.

Ce mouvement coïncide avec l’arrivée de tablettes sous Android 3 et d’une progression fulgurante des smartphones équipés en Belgique. L’application est plutôt agréable à utiliser sans toutefois révolutionner le genre. Nous pourrions souligner le manque d’interaction et de contenu à valeur ajoutée comme la vidéo.

L’abonnement numérique coûte 15 euros par mois ou 159 euros par an. Sur iOS, De Standaard rassemble déjà 23.000 lecteurs. Le quotidien est peut-être en train de trouver un modèle digital qui fonctionne. Si on revient de ce côté-ci de la frontière linguistique, Le Soir, que l’on peut appeler pendant francophone du Standaard, ne propose aucun abonnement digital. Tout au plus, on peut se procurer l’édition du jour à 0,79 euro sous iOS. Sinon, l’abonnement au journal papier atteint 262 euros par an.

Bref, sans parler du contenu ICT bien plus suivi et développé au nord, on doit de nouveau constater une certaine inertie commerciale dans le secteur des nouveaux médias en Wallonie. Sans audace, point de salut.