Sous l’impulsion de l’IBPT, l’opérateur historique doit proposer une solution à la concurrence qui souhaite intégrer la télévision dans leurs offres. Belgacom TV chez Base, Mobistar, … ?

Un opérateur alternatif qui fournit une connexion internet haut débit fixe en Belgique n’a pas vraiment le loisir de proposer à ses clients une option télévisée via une ligne DSL. D’une part, toute l’infrastructure vidéo doit être développée sans qu’il puisse être garanti que les débits seront suffisants chez le client final pour une utilisation confortable, le paramétrage d’une qualité de service se faisant dans le cœur du réseau de Belgacom. D’autre part, le marché est relativement scellé par les acteurs majeurs qui sont peu enclins à ouvrir leur plateforme.

C’est dans le sens d’une concurrence plus rude que le régulateur belge a demandé à Belgacom de mettre sur la table une offre supposée accélérer l’adoption de la télévision numérique auprès des opérateurs alternatifs. La proposition rendue publique récemment montre l’option choisie par Belgacom. Sa plateforme IPTV, sous le nom commercial de Belgacom TV, sera dorénavant accessible à la concurrence qui pourra fournir des chaînes supplémentaires et composer un bouquet propre. Du coup, des acteurs comme Base et Belcenter pourront enfin intégrer la télévision à leurs solutions commerciales.

Mobistar, lui, qui peine à réellement percer via le satellite, aura le loisir de brancher sa TVBox sur le réseau VDSL de Belgacom afin de toucher un public plus urbain, exclu des paraboles. Reste Billi qui semble également rencontrer quelques soucis et qui pourrait s’en remettre aux mains de l’opérateur historique afin de simplifier son fonctionnement industriel.

Cette ouverture de la plateforme télévisée de Belgacom se fait toutefois avec quelques contraintes. Vu le caractère propriétaire de la solution Verimatrix sélectionnée pour Belgacom TV, les opérateurs alternatifs devront opter pour du matériel compatible, ce qui restreint foncièrement les choix en matière de décodeur, par exemple. Qui plus est, les prix d’achat obtenus par Belgacom ne seront certainement pas d’application pour d’autres petits acteurs qui verront leurs marges sérieusement plus serrées.

L’autre point noir vient de la capacité limitée du réseau. Si les opérateurs alternatifs souhaitent pouvoir profiter d’un débit maximal, il n’est pas toujours possible de l’offrir, même dans des zones urbaines. L’IBPT souhaite sur ce point que tout soit mis en œuvre pour arriver aux 100mbps. Au mieux, en 2014. En attendant, c’est Belgacom qui choisira le taux de compression des chaînes offertes par la concurrence afin de garantir une qualité de service pour tout le monde.

Le mouvement opéré par Belgacom sous l’égide du régulateur doit améliorer la concurrence en Belgique mais doit avant tout attirer des investisseurs qui se font rares afin de bousculer le duopole Voo-Belgacom au sud. Idéalement, les opérateurs alternatifs devraient fournir des offres commerciales avec IPTV durant le premier semestre de 2012 si la proposition de Belgacom n’est pas amendée ou tout simplement refusée par les intéressés.