La période de transition entamée il y a un peu moins d’un an commence déjà à porter ses fruits. Le chemin du succès reste encore long et cabossé pour percer sur le segment des smartphones.

C’était en février 2011: Nokia et Microsoft scellaient leur destin autour de Windows Phone. Depuis, les deux géants ont travaillé d’arrache-pied pour fournir des appareils au plus vite sur les marchés mondiaux et conquérir une petite part de marché. La surprise, de taille, est venue des Lumia 800 et 710 annoncés fin octobre 2011. Le premier modèle, qui prépare son entrée sur le marché belge pour le premier février, est un objet esthétiquement très réussi. Le système d’exploitation Windows Phone 7.5 est un logiciel surprenant et agréable. La combinaison des deux doit ouvrir la voie vers une entrée sur le marché des smartphones au beau milieu des iPhone et Android.

Il est grand temps car Nokia ne se porte pas au mieux. Les résultats annuels sont catastrophiques: malgré un recul contenu du volume de téléphones livrés de 8%, les revenus plongent eux de 21% pour atteindre les 10 milliards d’euros. Le profit opérationnel chute de 56% et descend sous la barre des 500 millions d’euros. On ne vit pas sur la même planète qu’Apple.

Le signe d’espoir naît lorsque les deux derniers trimestres de 2011 sont placés côte à côte. Le premier, sans Lumia. Le second, avec. Alors que le volume de smartphones chutait vertigineusement en début d’année, il s’est repris pour progresser de 17% avec un peu moins de 20 millions d’unités (dont plus d’un million de Windows Phone). Le système d’exploitation de Microsoft ne compte que pour 5% des ventes en smartphones de Nokia.

Les revenus des appareils intelligents explosent de 25% sous l’impulsion de cette nouvelle offre. Les Symbian s’échangeant régulièrement pour un prix de plus en plus dérisoire. Le plus étonnant est que cette tendance verte s’applique également aux téléphones classiques qui grappillent quelques points.

Il est encore tôt pour prédire la route que prend Nokia avec sa nouvelle stratégie mais une chose est acquise: dorénavant, il faudra compter avec le dernier fabricant européen. Si la tendance engagée fin 2011 se poursuit en 2012, Windows Phone peut creuser son nid et créer la surprise.