En 2002, KPN était endetté et avait besoin d’urgence de liquidités pour investir sur son marché domestique. En 2012, rien n’a changé. Sauf qu’il y aurait enfin un candidat pour acheter Base.

Cela fait donc dix ans que la rumeur court. Car il ne s’agit toujours que d’une rumeur. Le troisième opérateur mobile belge pourrait être cédé à un éventuel acquéreur si ce dernier se montre suffisamment généreux afin que KPN, son actionnaire à 100%, puisse réduire drastiquement son endettement et injecter une montagne de liquidités dans ses projets hollandais. La situation financière de l’entreprise batave ne s’est pas beaucoup améliorée depuis la forte crise subie en 2001 où la faillite a été évitée de justesse. Depuis, Base est officieusement à vendre.

Malheureusement pour KPN, en dix ans, aucun candidat sérieux n’a montré le bout de son nez. Il a donc été essentiel de maintenir Base à flot avec des investissements conséquents et payants avec 20% de la valeur du marché et 25% des connexions. Ce lundi, pour la première fois, l’opérateur hollandais a réagi aux nouveaux remous en annonçant qu’effectivement, une décision stratégique est en cours d’élaboration mais il est encore trop tôt pour en dire plus.

Aujourd’hui, la valeur du réseau est évalué à 1,8 milliard d’euros et l’acheteur désigné est, bien entendu, (roulements de tambour) Telenet (avec, éventuellement, Voo). Si les câblos ont décidé d’acheter une quatrième licence 3G, ils ont besoin d’urgence d’un accord de roaming avec un opérateur 2G existant, les empêchant de pratiquer une politique tarifaire agressive. En acquérant Base, ils pourraient disposer rapidement d’un réseau compétitif et d’une licence 4G qui leur a bizarrement échappé. KPN et les câblos devraient donc rapidement arriver à un accord puisque les deux acteurs sortiraient gagnants.

Seule ombre au tableau: si Telenet et Voo sont déterminés à conclure cette option stratégique, le financement de cette opération n’est pas garanti. Du côté wallon, on peine à croire que Voo apportera des liquidités sachant que ses activités sont actuellement déficitaires. Côté flamand, on ne souhaite pas soutenir un opérateur national sans canal de vente au-delà de la frontière linguistique.

Mais le scénario reste idyllique: Base est incapable de fournir une solution de connexion à l’internet haut débit tandis que les câblos doivent monter dans le train mobile pour travailler avec des solutions quadruple play. Une fusion des deux serait un contre-poids idéal au duopole Belgacom – Mobistar.