Un mail particulièrement salé nous est parvenu cette semaine. En quinze ans d’existence, notre site n’aura jamais été aussi gravement agressé.

Les faits: BeMobile a erronément illustré un article à propos de Didier Bellens avec une photo protégée par un copyright. Je ne l’ai pas fait sciemment. J’ai été induit en erreur par le fait que cette illustration se trouvait sur l’ensemble des sites d’informations belges et je pensais que le document avait été fourni dans la bibliothèque des documents libres de droit mis à disposition des journalistes comme c’est le cas actuellement pour Dominique Leroy. Certes, on ne peut pas réellement faire ce que nous souhaitons avec ces images mais les entreprises nous accordent la possibilité de les utiliser. Les éléments qui ont affaibli ma vigilance sont les logos de Belgacom présents à l’arrière et la diffusion massive des photos où Didier Bellens apparaît pareillement habillé. Effectuer une recherche sur Didier Bellens dans Google Images offre encore aujourd’hui une majorité de documents relatifs.

S’il s’agit effectivement d’une erreur un peu stupide de notre part, l’attaque de Belga pour réparer cette négligence est particulièrement violente. Tout d’abord, l’agence nous invite, sans sommation et sans mise en demeure, à corriger l’infraction aux droits d’auteur à hauteur de 424 euros. Après le paiement de la facture – à effectuer dans la semaine –, nous disposerons d’un délai d’un an pour retirer le cliché. Car, oui, on nous octroie tout de même la possibilité de laisser la photo mais pas plus d’un an. Nous ne disposons d’aucune possibilité de répondre ou de nous défendre. Notre seule option est de nous exposer à des poursuites pénales si le paiement ne parvient pas dans les délais. Des poursuites dont on vous laisse imaginer les frais dans le cas où la justice ne nous accorde pas le bénéfice du doute. 

Ce blog contient plus de 4.150 articles. Belga nous attaque pour un seul billet de janvier 2012. Il aura donc fallu plus de cinq ans pour se rendre compte du problème. Ou, plus précisément, Belga n’a trouvé qu’un seul article fautif dans l’ensemble de nos archives. Je serais tenté de dire que même lorsque je travaillais pour Le Soir, je préférais éviter d’exploiter les clichés sous copyright, ne sachant pas si Le Soir détenait vraiment les droits. C’est dire si je suis attentif à ce genre de problème.

Mais Belga ne s’arrête pas en si bon chemin. L’agence menace également de réitérer l’envoi d’autres factures s’il s’avère que nous aurions commis une faute similaire à d’autres endroits de notre site. Elle ne souhaite donc pas nous informer mais préfère garder éventuellement une possibilité de nous mettre un deuxième genou à terre. Ou un troisième car des factures de 424 euros à payer dans la semaine sont quelque peu handicapantes. Pour un blog qui rapporte actuellement moins de 30 euros par mois. Sans compter les frais inhérents à notre activité. On ne peut pas dire que je subtilise des clichés pour m’acheter une Tesla.

J’ai cependant décidé d’envisager le paiement de cette facture pour poursuivre la vie de ce blog. Malgré la menace persistante et l’étrange courroux de l’agence Belga. En espérant tout de même qu’à l’avenir, les stagiaires de notre nouvel ennemi prendront le soin de ne plus trop recopier nos articles sans nous citer.

Ce qui aura eu, au moins, le mérite de me faire sourire, c’est que le mail qui m’envoie dans les cordes se termine par la superbe formule de politesse « très cordialement ». Comme quoi, le monde juridique ne manque pas d’humour.