La presse spécialisée fait l’écho de l’article de La Libre Belgique à propos de l’i-mode. Le contraste entre la Belgique et le reste de l’Europe est énorme.

Une nouvelle fois remise en cause, c’est la subsidiation des appareils qui ferait trébucher l’offre multimédia mobile de BASE. Les téléphones étant déjà à un prix plancher, ils restent néanmoins trop onéreux et donc, difficilement accessibles. D’autant plus que ces appareils ne sont pas dotés d’une réputation enviable puisque les marques qui produisent les téléphones i-mode sont souvent exotiques. Au contraire des pays européens, la Belgique n’autorise pas les opérateurs à donner un téléphone contre la signature d’un contrat d’une durée déterminée. Les solutions ne sont pas nombreuses mais BASE pratique l’offre de renouvellement qui consiste à offrir un téléphone i-mode à un client qui prolonge son contrat de 15 mois. Attention, cette offre n’est pas publique, elle est exercée de façon personnelle. L’opérateur doit prendre contact avec le client et lui exposer l’offre avant que ce dernier n’accepte. Cela a permis d’atteindre les 27.000 clients i-mode en Belgique. La performance reste très modeste par rapport aux voisins européens et c’est l’avenir de la téléphonie mobile en Belgique qui est en jeu.

Si BASE connaît effectivement quelques difficultés, que dire de ses deux concurrents ? Le SPV de Mobistar vient finalement de voir le jour mais au prix de 499 euros, le public-cible est encore une marge au dessus de celui de l’i-mode. Vodafone Live! (que Proximus va prochainement proposer) et Mobistar World se font toujours attendre. On y arrive de façon assez progressive mais les hésitations sont perceptibles. Le succès des services multimédia mobiles va certainement se faire de manière particulièrement lente. Mais le pire reste pourtant à venir.

Comment va-t-on faire pour vendre de la 3G ? Un téléphone de troisième génération va coûter bien plus cher que les meilleurs appareils du marché actuel. Sans subsidiation, l’UMTS restera confidentiel pendant de longues années alors que nos voisins européens ont déjà tous un réseau 3G actif avec un lancement commercial soit entamé il y a un an soit imminent. Chez nous, on ne cache pas qu’un lancement commercial pour particuliers ne devrait pas arriver avant 2006. Le gouvernement joue donc un jeu assez pervers qui place les opérateurs dans une situation difficile. Ces derniers sont obligés de proposer une offre commerciale avant la fin de l’année 2005 avec des impératifs de couverture de la population (85% en 2009) et sont interdits d’offrir un appareil compatible à leurs clients qui seront, eux, amenés à se payer le luxe d’un téléphone à plus de 500 euros. Une réussite de la 3G en Belgique est utopique.