Perquisitions chez Proximus
Le Conseil de la concurrence a rendu visite, cette semaine, à la filiale mobile de Belgacom afin d’y consulter des documents relatifs à la plainte déposée par BASE pour abus de position dominante.
La raison de la plainte de BASE est qu’il semblerait que Proximus emploie une méthode peu catholique pour garder ses clients business et corporate. Les tarifs seraient écrasés à la limite de la profitabilité, ce qui rendrait toute opération de la concurrence inutile.
Il faut tout de même saisir l’ironie de la situation. Même s’il existe peu de statistiques ou de chiffres concernant les clients Corporate, on pense que Proximus et Mobistar partagent équitablement ce marché. A l’époque, lorsque Mobistar a voulu attaqué la domination de Proximus dans le secteur business, les prix ont été massacrés. Cette situation a amené les deux opérateurs à jouer avec la corde raide. Il pouvait arriver que les opérateurs perdaient de l’argent sur certains gros contrats. Mais le jeu en vaut la chandelle puisque les pertes concédées d’un côté sont récupérées par les tarifs d’interconnexion qui changent de main.
Cette guerre féroce entre Proximus et Mobistar a fait un perdant particulièrement mis de côté : BASE. En effet, si le troisième opérateur a quitté le marché Corporate, c’est qu’il n’avait pas les reins assez solides. Mais aujourd’hui, les choses sont plus clémentes du côté de la rue Neerveld et, fatalement, le secteur business redevient un objectif. Malheureusement, on voit mal comment le troisième opérateur pourrait venir prendre des parts de marché dans un milieu qui est déjà très concurrentiel. Miser sur le prix serait suicidaire. Sur les services, il faudrait que BASE investisse. Donc, la méthode est d’obliger, par la voie légale, Proximus à augmenter ses tarifs pour que ses clients s’intéressent à d’autres opérateurs.
D’autant plus que cette bataille Corporate prend une ampleur exponentielle. Par exemple, les entreprises Proximus peuvent proposer à leurs employés et leur famille d’opter pour un tarif écrasé (un Smile 20 pour 12 euros par mois au lieu de 20, par exemple). On comprend mieux l’empressement de BASE pour que cette situation cesse. Les prochaines évolutions de ce dossier risquent d’être particulièrement chaudes.