Successeur du N70, l’un des mobiles Nokia 3G les plus répandus aujourd’hui, le Nokia N73 annoncé cet été arrive petit à petit dans les boutiques spécialisées. Déclaré par les spécialistes du genre comme le concurrent du SonyEricsson K800i, le N73 embarque une impressionnante connectique, une logithèque grand public à la page et un appareil photo numérique 3,2 Mpix doté d’un capteur Carl Zeiss. Nous vous livrons à chaud nos premières impressions sur ce mobile dont nous avons eu la chance de recevoir un exemplaire.


Un digne successeur au N70

Moins lourd que son prédécesseur – 116 grammes pour 130 pour le N70 -, le N73 donne toutefois une plus forte impression d’épaisseur, impression sans doute due au mélange d’acier et de plastique. La première prise en main confère un sentiment de terra cognita : finition impeccable, joystick, emplacement des touches, touches de menu. Rien n’est déroutant. L’ensemble est solide et le cache recouvrant l’appareil photo ne souffre pas de « jeu » : on peut donc aisément l’embarquer en poche sans risquer de le déverrouiller (difficile d’en dire autant pour le N80).

L’accroche aux réseaux GSM et 3G est exemplaire : là où SonyEricsson indique une réception 3G de 2 ou 3/5, le Nokia la maitient à 4 ou 5/5.

Une touche d’excellence : une définition « 3D » pour le son. Le résultat produit par les diffuseurs de l’appareil sont enfin de qualité stéréo. Quant aux sonneries, elles peuvent bénéficier d’un traitement de type 3D : rotation du son, réverbération, écho. L’effet est plaisant, notamment par la présence de sonneriers s’y prêtant à merveille : « Safari » est une sonnerie comprenant quelques cris d’animaux sauvages. Bluffant.

La gamme N-Series a bien évolué en terme de réactivité de l’interface. Le système d’exploitation, qui traîne une réputation de lenteur, corrige peu à peu son principal défaut. Si la navigation n’est pas aussi fluide que dans les menus des mobiles Nokia de Series40 (comme le 6280 ou le récent 6234), force est de constater que de très nombreuses améliorations ont été apportées, qui génèrent une réactivité beaucoup plus appréciable qu’au temps de la génération 66xx/N70.

L’avantage le plus évident du N73 est la présence du système d’exploitation S60 (Symbian) : il offre, outre la logithèque Java, une foule d’applications et une évolutivité nettement supérieure au modèle de SonyEricsson. On peut ainsi acquérir une grande variété de logiciels gratuits ou payants, allant du GPS à des messageries instantanées en passant par des guides, des dictionnaires, des utilitaires. Les applications d’ancienne génération sont peu à peu portées pour cette nouvelle génération de téléphones Symbian, en ce compris par exemple le logiciel routier Route66 ou encore QuickIM et AgileMessenger. Yahoo! développe également une suite de logiciels de synchronisation et de consultation de services (dont le courriel et l’agenda) pour le système S60 : Yahoo! Go devrait d’ailleurs rapidement être disponible pour les N73/N80/N91/N93.

Objectif… photo !

Nous l’évoquions plus haut : le N73 est un concurrent direct du K800i de SonyEricsson lancé au début de l’été. Premier et principal point de comparaison : l’appareil photo dont la qualité égale désormais les appareils numériques de base que l’on peut trouver dans le commerce. Deux clichés ont été réalisés sans réglage particuliers, dont l’un en relatif contre-jour : vous les trouverez au bas de cette page. Sur le plan de la photo, quelques clichés croisés nous offrent des résultats tout à fait similaires dans des conditions de luminosité normale (journée). Il sera difficile de prendre position.

Par la présence d’un véritable flash Xenon, le K800i se distingue toutefois du N73 en cas de faible luminosité. L’impression générale d’équivalence en terme de performances de prise de photo, dans des conditions normales ou optimales, se reflète par la taille des fichiers produits : environ 800 ko pour les deux modèles. Une fonctionnalité très utile présente sur le K800 manque rapidement à l’appel : BestPic, permettant d’effectuer une série de 10 clichés simultanés et d’ensuite sélectionner le meilleur. Ce manque peut être comblé : le logiciel du N73 est évolutif, même si une mise à jour requiert un déplacement dans un centre agréé alors que le K800i peut être mis à jour via son propre ordinateur.

Si SonyEricsson a glissé dans les menus du téléphone des accès rapides aux services de Google (recherche mobile, publication sur Blogger), Nokia a privilégié l’envoi vers Flickr de Yahoo : on peut ainsi aisément, aussi simplement qu’un MMS, envoyer un cliché vers son compte Flickr. On se doute que la plateforme S60 va également bénéficier de logiciels tiers permettant d’envoyer ses photos vers d’autres services, dont Picasa Web Albums de Google : autre avantage de la présence d’un véritable système d’exploitation. Le blog mobile se dessine peu à peu. A Samsung et Motorola de prouver qu’ils peuvent aussi innover et faire entrer ces usages dans la vie des utilisateurs de téléphones mobiles.

Multimédia mobile

L’aspect multimédia a été soigné. Héritant des lecteurs multimédia (musique, vidéo et radio) du N80, le N73 met à jour automatiquement les titres présents sur la carte mémoire (128 Mo dans le modèle que nous avons reçu, mais on trouve des cartes 1 Go aisément). Si une légère préférence esthétique peut s’exprimer en faveur du lecteur multimédia – et surtout de la radio FM RDS – de SonyEricsson, force est de constater que l’approche très « iPod » de Nokia offre quelques avantages sensibles : format de liste de lecture universel, dernières pistes ajoutées, plus de formats musicaux supportés. Si certaines vidéos ne sont pas reconnues par le K800 (notamment certains MPEG4), le N73 a été plus richement fourni. Le son qui se dégage est puissant, nettement plus puissant que le K800i. Dommage : les écouteurs intégrés pourraient s’inspirer des écouteurs Walkman de SonyEricsson en terme de qualité et d’isolation, à plus forte raison sur un mobile clairement orienté multimédia.

Non embarqué par le modèle que nous avons reçu : le logiciel Podcasting de Nokia. Mais à quoi bon ? L’absence – ici franchement regrettable – du WiFi sur le N73 oblige l’utilisateur à télécharger via sa connexion GPRS/EDGE/3G. Les forfaits actuels ne dépassant pas 10 ou 15 Mo par mois, la facture risque d’être élevée – même remarque pour l’envoi de photos vers Flickr, gare à l’utilisation intensive ! -.

Pour gérer sa musique en se passant de son iPod ou de tout autre baladeur numérique, il est évidemment possible de faire glisser des titres, vidéos ou podcasts sur la carte mémoire de ce téléphone ou d’utiliser des applications tierces – Mass Storage Sync pour Windows ou Synctunes sur Mac – pour synchroniser des listes de lecture et ses podcasts audio et vidéo. Tous les formats – hormis ceux frappés du DRM – sont reconnus : MP3, MP4, AAC, AAC+, 3GP, etc. Nous avons ainsi pu regarder l’émission « Plein Ecran 2.0 » de la chaîne LCI par un simple transfert. Ce transfert peut également s’effectuer via Bluetooth : ici, les vitesses constatées sont bien loin devant SonyEricsson, 100 ko/s de moyenne avec le N73 pour 50 ko/ avec le K800i.

N73 contre K800i de SonyEricsson

Faut-il prendre parti entre le N73 et le K800 ? Même si le N73 se trouve actuellement dans quelques rares enseignes à un prix oscillant entre 520 et 600 euros, le prix conseillé reste de 460 euros – un prix qui sera pratiqué dès que l’appareil sera plus largement distribué -, soit un coût légèrement supérieur à celui du K800i (qu’il est déjà possible de se procurer pour 410 euros). Nous serions tentés de conseiller le K800i à tous ceux qui souhaitent disposer d’un mobile simple, rapide, élégant, léger, disposant de menus véloces et de capacités multimédia poussées (audio, vidéo, photo). Si un temps de démarrage de 30 secondes et des menus un tantinet plus lents et plus complexes ne vous dérangent pas, optez pour le N73 : il dispose d’un système d’exploitation nettement plus évolutif et une logithèque plus importante (jeux, applications de productivité, messageries, GPS, etc.). Comme nous le signalions, la présence de l’autofocus et du capteur Carl Zeiss offrent au N73 une qualité tout à fait équivalente au Cybershot K800i, mobile qui dispose toutefois d’un atout majeur en cas de faible luminosité, un véritable Flash Xenon.

Quelques clichés du N73 face au K800 ainsi que deux photos prises sans réglage particulier