Le lancement du MMS par BASE en a fait sourire plus d’un et a probablement propagé ou accentué le sentiment d’opérateur techniquement à la traîne. Ce petit événement chatouille néanmoins la concurrence pour une raison relativement simple. BASE a réalisé l’acquisition de sa plate-forme MMS au moment où cet équipement est à un prix nettement inférieur à celui de l’époque (2002) pendant laquelle certains ont fait croire que le MMS remplacerait le SMS. Conséquence : le prix d’un message multimédia est lui aussi nettement inférieur chez BASE puisqu’il égale le prix d’un SMS. Pendant que Proximus et Mobistar facturent le MMS à hauteur de 25 cents hors forfait de messagerie.

La conséquence du choix effectué par BASE est double. D’une part, le retour sur investissement sera bien plus rapide et important par rapport à ses concurrents. D’autre part, le prix ne représente plus une barrière à l’utilisation du MMS. La mort annoncée bien trop tôt du SMS pourrait avoir lieu si le consommateur prend en compte les limitations largement différentes entre le SMS (160 caractères) et le MMS (300 ko). Un éventuel danger pour les plantureux bénéfices des plate-formes SMS ? Ce n’est pas encore le cas. Le confort d’utilisation n’étant pas tout à fait identique.

La situation pousse les mauvaises langues à penser que la commercialisation de la 3G pourrait suivre un chemin similaire. Il est vrai que l’évolution des services 3G s’apparente à celle du MMS. Par contre, le récent enthousiasme mondial à propos de l’internet mobile pourrait pousser BASE à se mouiller quelque peu. A moins que Mobistar ne pense lui aussi à adopter la smart follower attitude en laissant seul Proximus innover afin de conserver son image de marque. Une chose est acquise : les opérateurs ont oublié la course au leadership technologique en étant à l’écoute des attentes des consommateurs. Pour le bien de leur portefeuille. Et peut-être un jour du notre 😉