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Nokia fait aujourd’hui, au coude à coude avec HTC, figure de pionnier technologique en matière de terminaux, de connectivité et de logiciels mobiles. Avec le 6300, le Finlandais ne renie pas pour autant ce qui a fait son succès et parfois terni son image, la formule « le plus simple appareil ». Vendu pour moins de 250 euros, il est sorti fin avril. Cette fois, le constructeur tente le pari de l’élégance, de l’exhaustivité logicielle et de la simplicité d’utilisation. Qu’en penser ? Avant le test du HTC S710 par Jérôme Goddeeris début de semaine prochaine, focus sur le Nokia 6300.

    Ce qui nous réjouit : interface utilisateur à la pointe ; matériel robuste ; système d’exploitation très réactif et véloce ; logithèque exhaustive, du business à la détente.

    Ce qui nous agace : photos un peu ternes et appareil photo sans prétention ; jack 2,5 et non 3,5 mm ; rafraîchissement des titres musicaux à automatiser (lent et poussif) : idéalement à la volée comme SonyEricsson ; navigateur WAP dépassé ; port MicroSD sous la coque ; pas de câble USB dans la boîte.

Un mobile pro, mais pas un smartphone.

Compact, léger, complet, abordable : le 6300 de Nokia s’avance dans la catégorie business, section « entrée de gamme ». Ce terminal EDGE robuste semble allier un certain sérieux (agenda, messagerie) à des fonctionnalités multimédia plus détendues (photo, audio, FM, vidéo).

S’il se destine avant tout à une clientèle professionnelle, le 6300 n’est pas un smartphone pour autant : il tourne sur la très éprouvée plateforme S40. Certes, elle a perdu en dépouillement et en simplicité depuis ses dernières éditions, mais elle conserve une réactivité exemplaire. Sont ainsi venus se greffer des éléments comme les raccourcis (icônes) et les rendez-vous en écran d’accueil, un lecteur multimédia mieux pensé et une compatibilité avec la plupart des formats multimédia (audio, vidéo, photo) ; à vrai dire, les applications S60 en moins, la plateforme n’a plus rien d’un sous-système destiné à la masse non technophile. Même l’aspect global du système S60 semble hérité de son « grand frère », à commencer par les icônes. On peut ici clairement se passer de mode d’emploi pour la plupart des fonctionnalités. Un effort dans le lissage des polices en écran d’accueil serait toutefois le bienvenu. Le système S40 n’a pas encore rejoint SonyEricsson en terme d’ergonomie, de logique et de convivialité, mais la route n’est plus très longue.

Ce qui semble servir le mobile à première vue, c’est son format. Exit les matériaux d’entrée de gamme : la robe de métal, un format compact et un poids léger de moins de 100 grammes lui confèrent une élégance qui se remarque. Bien protégé de l’extérieur, il devra tout de même composer avec les traces de doigts. L’utilisateur devra aussi craindre les griffes. A ne pas mettre entre les mains de fieffés obsessionnels de la « clean attitude ».

Cette touche professionnelle, qui se retrouve le packaging dépouillé et sobre du mobile, est rendue plus séduisante par qualité de l’écran : 320 sur 240 pixels pour 16 millions de couleurs, très proche du rendu des derniers Samsung et d’une lisibilité irréprochable, même en plein soleil.

Connexions mobiles : exhaustif, mais peut mieux faire.

L’accroche réseau excellente, couplée à une connectivité EDGE (pas de 3G). Les vitesses de transfert Bluetooth restent très élevées : 120 ko/s en moyenne. Tout comme les mobiles S60, la configuration des connexions de données (Web, WAP, MMS) est immédiate et automatisée en fonction des paramètres définis dans votre carte SIM visiblement. Le terminal peut même être mis à jour depuis le téléphone, via une fonctionnalité inédite, héritée de SonyEricsson.

Multimédia : le complet d’entrée de gamme.

Le multimédia est avancé par le constructeur comme l’un des points forts du mobile. Le 6300 est bien servi : radio FM (très proche de celle des S60), lecteur multimédia élégant (mais grevé par un rafraîchissement poussif et long des titres placés sur la carte mémoire) doté d’un égaliseur personnalisable, lecteur vidéo (capable de lire par exemple des podcasts encodés au format H.264) et appareil photo numérique. Le capteur 2 Mpx s’avère de bonne facture à l’extérieur. Les couleurs sont certes un peu ternes, mais il fait nettement mieux que les derniers SonyEricsson non Cybershot ou non autofocus. Aucun Flash, un zoom numérique inutile tellement il plombe la qualité des clichés et un mode vidéo anecdotique (format timbre poste 176 sur 144 pixels).

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Qualité optimale. Réduction 600 px (de 1600). Extérieur. Ciel bleu.

Un port MicroSD, caché sous la coque de métal, permet l’extension à 2 Gb de la mémoire de stockage. A moins de 30 euros les 2 Go, la facture n’est pas très salée.

La connectique 2,5 mm semble se généraliser sur certains mobiles Nokia (7390, 5700 Xpress Music). Il serait pourtant tellement simple de généraliser l’utilisation de la norme du secteur, à savoir le format 3,5 mm pour que n’importe quel casque soit compatible, sans adaptateur toujours un peu poussif. Consolation : l’ancien port propriétaire est abandonné au profit de l’USB et du jack (2 ou 3,5 mm). Dans ce domaine, HTC, SonyEricsson, LG et Samsung auraient belle idée de venir copier cette standardisation aussi logique que bienvenue.

Facile à manier en téléphonie, le 6300 jouit d’un clavier à « grandes » touches bien espacées, rendant l’écriture de messages courts (SMS, MMS, courriel) simple et rapide. L’intégration des smileys est une idée qui semble se généraliser dans le secteur, exception faite du système S60. Même les derniers HTC en héritent. Les smileys représentent aujourd’hui une forme d’expression incontournable, n’en déplaise. Le « joystick » présent au centre du terminal est mieux pensé que les pécédents : plus maniable.

Um mobile simple, raffiné et… masculin.

Qu’en penser ? Un mobile accessible, simple, élégant, robuste, doté d’une autonomie de 3 à 4 jours. Un panel d’applications complet (téléphonie, meilleur agenda, multimédia, web mobile), extensible via la logithèque Java. Un effort supplémentaire doit toutefois être effectué dans la conception des applications multimédia pour rattrapper le retard accusé derrière SonyEricsson et Samsung. La manipulation reste encore quelque peu poussive.

Peu de bogues remarqués dans cette version logicielle 4.71 (mai 2007). Aucun plantage constaté malgré l’utilisation de l’ensemble des fonctions, réveil compris. Exemple de problème agaçant : le son d’un podcast se coupe brusquement durant une consultation WAP ou le lancement de Gmail Mobile.

Nul doute que le digne héritier du 6300 sera le Nokia 6500, lequel vient corriger les principaux défauts et les manques du 6300, lui ajoutant des éléments multimédia plus à la page (dont un capteur 3,2 Mpx). Cela dit, pour l’utilisateur moyen en recherche d’une « certaine » exhaustivité, le 6300 allie prix modéré et simplicité. Un mobile « pro », simple à prendre en main et… objectivement très masculin.

  • Fiche technique sur Nokia.com