L’agitation autour de l’arrivée de l’iPhone en Belgique prend une ampleur inhabituelle. Et pour cause, les bruits de couloir se multiplient et quelques bribes d’informations s’accumulent. Faisons le point.

Pourquoi Mobistar ?
Les médias semblent unanimes à propos de l’opérateur choisi par Apple pour la Belgique. Or, rien d’officiel n’a encore été diffusé à ce propos. En réalité, il faut tirer cette information du fait que Proximus chuchote à ses employés qu’il n’y a pas d’intérêt à vendre l’iPhone. Les marges sont trop importantes et Proximus devrait modifier sa politique de tout à la 3G. Chez BASE, le son de cloche est similaire malgré la couverture complète en EDGE. Pire, on rappelle ce qui s’est passé avec l’i-mode, promu à l’époque comme technologie du futur et aujourd’hui enterré. L’expérience rend prudent. Mobistar, par contre, tient un discours radicalement différent. Même si tout cela reste, bien entendu, des discussions d’arrière-boutique, il se dit que la messagerie vocale visuelle fonctionne déjà et que les appareils de test sont désormais partout.

Le soucis législatif
Si des dates sont déjà évoquées pour le lancement de l’iPhone dans les magasins Mobistar, il subsiste tout de même bon nombre de questions législatives à régler. En Belgique, il n’a jamais été question de bloquer un téléphone et encore moins de le subsidier. Or, c’est un impératif pour l’introduction du téléphone d’Apple. Mobistar profiterait de clauses relativement floues de la nouvelle loi télécom qui nous faisaient dire, en mars 2005, que les ventes jointes seraient autorisées. En effet, la nouvelle loi télécom autorise des ventes conjointes entre des produits et des services liés. Il a toujours été compris, par les industriels, que cela signifiait qu’il était désormais possible d’opérer dans le triple-play, par exemple. Si les termes de la loi sont exploités au sens propre, un téléphone est bien un produit et un abonnement est bien un service. Afin d’utiliser un téléphone, il est obligatoire de le lier à un abonnement. Pourtant, un tribunal de commerce belge a récemment rappelé à l’ordre Mobistar pour avoir vendu des TempoPacks avec cartes SIM incluses. Les téléphones ne seraient, dès lors, pas des produits. C’est dans ce flou législatif que Mobistar plongerait afin de vendre des iPhone subsidiés. Par contre, selon des employés de Mobistar, le blocage des téléphones serait, lui, autorisé.

Il faut avouer qu’il est complexe de faire un point précis au sujet législatif. Mais il est peu crédible que Mobistar tente à nouveau le diable alors que la loi n’a pas été modifiée. Peut-être que l’absence de gouvernement pourrait faciliter l’exploitation d’une éventuelle faille juridique de la loi télécom. Nul doute, néanmoins, que Mobistar fera le maximum pour mettre sur le marché un téléphone aussi envié. Et on imagine mal qu’Apple interdise l’iPhone en Belgique alors qu’il serait en vente sur l’ensemble du territoire.