Alors que son « Music Store » ouvrira ses portes la semaine prochaine en France, Nokia publiait ce jeudi des résultats attendus : une légère érosion de sa part de marché, mais des résultats en hausse par rapport à 2007. Le géant maintient sa prévision de croissance annuelle du marché à 10 % pour 2008.

Pour la premier trimestre de l’année, le premier constructeur mondial s’adjuge 25 % de bénéfices nets à 1,22 milliards d’euros contre 979 un an plus tôt. Son chiffre d’affaires est en hausse de 28%, à 12,66 milliards contre 9,85 milliards pour la même période en 2007.

Nokia avait prévenu ses actionnaires début 2007 : le premier trimestre allait voir chuter les volumes de ventes. Les analystes attendaient visiblement un peu mieux du Finlandais. Ce qui semble avoir contrarié les analystes financiers et les investisseurs, c’est un chiffre d’affaires légèrement moins favorable que prévu, conjugué à une baisse de plus en plus sensible du prix des terminaux. L’action Nokia a chuté de 13,45 % hier. Autre facteur négatif impactant des résultats moins brillants que prévus, le niveau du dollar : il est estimé à 0,7 % responsable des « pertes ».

La part de marché de Nokia ne faiblit que d’un petit pourcent à 39 % contre 40 au dernier trimestre 2007. Un bruit de fond que certains analystes, à commencer par les blogueurs, feraient mieux de passer sous silence : si certains crient aujourd’hui que l’iPhone a raison du géant Nokia, rappelons que l’équipementier est parvenu entre janvier et décembre 2007 à enregistrer un gain de 36 à 40 % de parts de marché. Quant à ses ventes, elles restent soutenues : 115,5 millions de téléphones au premier trimestre, 26,8% de croissance annuelle et 13,5 % de recul par rapport au dernier trimestre 2007, souvent associé, rappelons-le, aux achats de fin d’année.

Le constructeur estime que la demande la plus forte se situe désormais dans les pays émergents, dont l’Inde et la Chine. Le taux de remplacement des terminaux est par contre stable et sans surprise en Europe et aux Etats-Unis : aucun changement prévu à court terme, même si Nokia maintient une prévision de croissance annuelle de 10 % en volume en 2008.

Baisser les bras pour autant ? Certainement pas. Le constructeur poursuit sa diversification et suggère une montée en puissance des services pour diminuer l’impact de la chute du prix des terminaux et donc de ses marges bénéficiaires. Outre son « Music Store », annoncé en France le 23 avril, Nokia poursuit le développement de solutions de GPS piéton et s’impatiente de l’arrivée de la télévision personnelle mobile en Europe. Enfin, le constructeur équipera désormais ses terminaux de puces NFC (Near Field Communication) permettant de mettre en place des solutions de paiement via son mobile. Ce système permet d’échanger des données par radio entre un lecteur physique (à l’image d’un terminal Proton, mais sans carte) et un téléphone.

De l’iPhone, visiblement, « même pas peur », même si les consignes sont claires pour les salariés du groupe : plus question d’envier publiquement Apple. On va même jusqu’à parler de « marché de niche » désormais dans les rangs serrés de la direction du groupe.

En attendant, Nokia prépare tout de même un terminal tactile très inspiré par le téléphone d’Apple. Les niches, parfois, ont tendance à prendre de la place sous l’effet d’une offre capable de générer une demande. Il y eut, il y a longtemps de cela, bien des analystes pour considérer l’iPod comme un événement mineur sur le marché.