L’incontestable leader du marché alimente le courant pessimiste actuel en prédisant un volume de vente global inférieur de 10% en 2009.

Outre l’avalanche de chiffres – rarement positifs -, les résultats annuels de Nokia sont probablement l’indicateur le plus fiable de la crise économique actuelle qui touche particulièrement les télécoms mobiles. En grand patron, le constructeur finlandais constate. En 2007, la croissance fulgurante qu’avaient connu les plus gros acteurs du marché s’était estompée quelque peu. En 2008, elle s’est brutalement arrêtée. Pire: la tendance s’est nettement inversée avec des pertes et un pourcentage de baisse des volumes de vente à deux chiffres. En 2009, le premier semestre sera la période la plus morose avant, tout le monde le souhaite vivement, un léger redressement.

Nokia a vendu 468 millions de téléphones en 2008. 7% de plus qu’en 2007. Néanmoins, le constat est nuancé lorsqu’il s’agit de répartir géographiquement la tendance:

  • Amérique Latine: 51,5 millions (+24,7%)
  • Asie Pacifique : 134 millions (+18,7%)
  • Moyen-Orient et Afrique : 81 millions (+7,1%)
  • Chine : 71,3 millions(+0,8%)
  • Europe : 114,9 millions (-2%)
  • Amérique du Nord : 15,7 millions (-19,1%)

Cette liste des régions a été volontairement classée par croissance annuelle. Les marchés émergents tiennent le haut du pavé. L’Europe perd la première place et l’Amérique du Nord recule très nettement. Autrement dit, Nokia poursuit sa stratégie d’inondation des pays en voie de développement et maintient sa part de marché mondiale (on ne la connaît pas exactement mais la plupart des autres constructeurs connaissent une baisse du volume de vente). Ce succès se réalise néanmoins au détriment des revenus.

35,1 milliards d’euros sont rentrés dans les caisses de la division appareils et services en 2008. une diminution de 6,9% par rapport à 2007. Le profit opérationnel chute de 16% pour passer de 7,6 à 6,4 milliards d’euros.

Un dernier trimestre très mitigé
Le dernier trimestre de 2008 est marqué par un effondrement spectaculaire des volumes de vente en Chine, Asie-Pacifique, Moyen-Orient et Afrique. Sans compter l’Amérique du Nord. En glissement annuel, la chute varie de 12 à 36%. Par rapport au troisième trimestre, les chiffres sont moins marqués.

L’Amérique Latine et l’Europe se démarquent. Pour notre continent, Nokia a vendu 34,7 millions d’unités. La variation annuelle est de -6,7% mais les fêtes ont permis de bondir de manière impressionnante par rapport à l’été: +26,6%. Le même constat est de mise avec l’Amérique Latine qui est stable sur un mais monte de 21% en un trimestre.

Par contre, niveau financier, c’est l’hécatombe. Pour ne prendre qu’un exemple, le profit opérationnel est de 61% inférieur à la même période de 2007 à 2008.

Le prix de vente moyen d’un téléphone chez Nokia est de 71 euros, en baisse d’un euro.