Difficile de s’y retrouver dans la saga des règles sur les puissances des antennes de télécommunications. L’intention politique est de suivre le principe de précaution. Existe-t-il des risques pour la qualité des réseaux GSM ?

Fédéral, régions, provinces et communes s’y mettent de concert pour appliquer de nouvelles normes de puissance pour les antennes GSM jusqu’à forcer les nouvelles installations à suivre des plafonds plus prudents. Unanimement, les politiques considèrent que 3V par mètre est un maximum raisonnable. Selon l’IBPT, dans la région de Bruxelles Capitale, moins de 8% des antennes sont au-delà de cette valeur.

Le pouvoir des différentes autorités s’exercent actuellement sur les infrastructures neuves dont le permis de bâtir n’a pas encore été accordé et sur les baux à renouveler des cellules existantes. Or, malgré le durcissement des normes, les responsables politiques en charge de l’urbanisme ont tendance à refuser toute nouvelle source de pollution électromagnétique ou même, en Province de Liège, à réduire la durée d’un bail à trois mois au lieu de plusieurs années en attendant une harmonisation fédérale.

L’incertitude engendre chez les opérateurs des inquiétudes quant à la qualité du service qui pourra être fournie si les autorités entravent le fonctionnement des antennes existantes. En milieu urbain, le risque est de provoquer des zones de congestion. Les deux antennes visées par la Province de Liège sont justement celles qui desservent une partie de la ville de Liège où Mobistar a longtemps connu des saturations locales à répétition. Le préjudice commercial est évident.

Dans les contrées moins peuplées, la situation ne serait pas meilleure puisque la suppression d’une antenne provoquerait une absence complète de réseau dans certains coins vallonnés. L’application du 3V par mètre en milieu rural est nettement moins évident. D’autant plus qu’il est aisé de trouver des zones vierges assez vastes pour ne porter aucun dommage aux plus sensibles.

A l’approche des élections, bon nombre de politiques sautent sur le problème sanitaire des ondes électromagnétiques pour gagner des points. Il serait pourtant nettement plus simple pour tout le monde de définir des paramètres techniques clairs, simples et applicables pour toutes les situations. Avec, en échange, la garantie que les opérateurs puissent obtenir une chance d’améliorer la qualité de leur service ou poursuivre le développement de leur infrastructure.

La situation actuelle est encore loin d’être délicate mais le flou artistique qui règne ne doit pas perdurer au risque de se retrouver dans une jungle où les zones blanches se succèdent. Les électeurs qui l’on veut chérir ne seront pas forcément contents de perdre leurs 5 barres de réseau partout où ils vont.