Nouveau plongeon pour les ventes de téléphones portables dans le monde au quatrième trimestre 2008 selon IDC : le reflux est de 12,6% – soit 289 millions d’unités – par rapport à 2007. Les seuls rescapés ? Les téléphones qui ont pris la voie de la convergence totale.

Nokia sous les 40 %

Le Top 5 du 4e trimestre 2008 s’établit comme suit : Nokia (39,1%), Samsung (18,3 %), LG (8,9 %), Sony Ericsson (8,4%) et Motorola (6,6%).

Revenons aux chiffres globaux de 2008 (ventes de mobiles sur l’année). Nokia reste bon premier avec une part de marché désormais sous la barre symbolique des 40 %, à 39,7 % pour 468 millions d’appareils vendus. Il est suivi par Samsung, qui atteint 16,7 %, puis LG à 8,5 % (100 millions d’unités vendues).

Sony Ericsson se retrouve cinquième, avec 8,2 % de parts de marché, juste derrière Motorola et 8,5 %. Vous avez bien lu : le jugé moribond Motorola fait mieux que Sony Ericsson. Sur l’ensemble de l’année 2008, Motorola aurait vu sa position chuter à 6,5%, pour 19 millions de téléphones mobiles vendus. Cela représente une baisse de ses revenus de 36% en un an et une perte de 3,6 milliards de dollars. Motorola mise beaucoup sur Android et les premiers terminaux arriveront dès le 2e semestre si l’activité se poursuit comme prévu.

Si la joint-venture n’est pas dans une situation catastrophique, le manque de progression de Sony Ericsson peut inquiéter. Le X1 n’a pas séduit, pas plus les consommateurs que les professionnels, et aucun terminal de la marque n’est parvenu à susciter des ventes record. Trop de terminaux, trop de systèmes, trop cher. Perdu entre le défunt UIQ, A2 – sa plateforme de base -, Symbian S60 5th Edition, Windows Mobile et bientôt Android, Sony Ericsson ne donne aucun signe d’adoption d’une stratégie claire face au marasme. Pour renaître de cette mauvaise passe, il faudra indubitablement, comme l’a fait Palm, imposer une vision claire et osée, enfin consolidée. Les marques Walkman et Cybershot ont vécu : il faut passer à autre chose.

Samsung entre S60 et Windows Mobile

De son côté, Samsung se porte un peu moins mal que ses concurrents, parvenant à conserver une 2e place très enviable avec des terminaux couvrant toute la gamme, comme Nokia. L’Omnia aurait été un succès considérable en 2008 malgré un prix élevé et une concurrence féroce : plus d’un million de terminaux vendus.

Sa stratégie, portée de plus en plus sur Symbian, devrait passer par des initiatives comme un « App Store » (pour Symbian et Windows Mobile). Le constructeur pourrait ainsi devancer Nokia sur son propre terrain (aucun mode de distribution de logiciels sur Symbian n’est en place en dehors de l’espace « Télécharger », peu convivial et peu explicite).

Le service « Samsung Mobile Applications » (Symbian/Windows Mobile) sera d’abord disponible au Royaume-Uni avant la fin du trimestre. Des logiciels gratuits et payants y seront présentés au téléchargement. Tout comme chez RIM, Android et Apple, les développeurs sont invités à rejoindre le mouvement. Ce qu’il faut à présent à Samsung ? Une porte d’entrée plus claire comme iTunes chez Apple ou Ovi chez Nokia.

RIM et Apple auraient tout compris ?

IDC estime que ce climat difficile ne devrait pas s’améliorer au premier trimestre/semestre 2009. Explications de l’analyste Ramon Llamas : « Il s’agit de la combinaison d’une demande faible des consommateurs, de la volatilité des taux de change et du resserrement du crédit. Le marché pourrait ne pas se remettre avant la fin de l’année, voir peut-être 2010. »

Tout n’est pas perdu pour autant. Toujours selon IDC, les smartphones multifonctions se portent bien, avec une croissance des ventes de 22,5 % (dopée par les derniers terminaux des marques HTC, RIM et, il s’entend, Apple) : « Tant que les opérateurs pourront continuer à subventionner ces appareils, et que les développeurs continueront à améliorer les applications, ce segment sera la perle émergeant d’un marché sinistré. »

La phrase « tant que les opérateurs pourront continuer à subventionner ces appareils » ne s’appliquant, vous l’aurez compris, pas à la Belgique. Avec une bonne dose de chagrin des Belges.