L’environnement économique complexe et la baisse des tarifs (terminaison et roaming) n’empêche pas le deuxième opérateur mobile belge de poursuivre sa croissance commerciale. Quelques bémols sur la partition : c’était inévitable.

Ils seront bientôt 3,5 millions. Les clients actifs de Mobistar sont de plus en plus des abonnés pour un peu moins de deux millions d’entre eux. C’est la part des opérateurs virtuels qui explose avec pas moins de 360 000 clients, soit une augmentation de 47% en un an.

Deux ombres à ce tableau. D’une part, le résultat opérationnel a déçu les investisseurs : il accuse un recul de 6,6 % au premier trimestre 2009. L’Ebitda ressort à 134 millions d’euros, alors que les analystes tablaient sur 144 millions. On notera également une baisse du revenu par utilisateur (ARPU) : ce paramètre, très précieux pour un opérateur, souffre de la baisse des tarifs de terminaison (MTR) et de la pression sur le prix des appels en itinérance : il recule de 4,9 % par rapport à la même période en 2008, soit 32 euros.

L’ensemble des offres tarifaires ont été désormais groupées entre trois profils distincts: Comfort, Music et Friends selon la consommation (voix – sms, sms illimités et minutes en grande quantité). Cette modification améliore fortement la visibilité des produits et offre, en apparence, une simplification évidente. Autrement dit, Mobistar a des leçons à donner à BASE et ses nouvelles solutions.

Côté produits qui fonctionnent, retenons Internet Everywhere et Business Everywhere qui comptent plus de 58.000 utilisateurs. Le segment professionnel apprécie les offres intégrées comme One Office Voice Pack et One Office Full Pack. Sur ce segment, deux nécessités pour faire face à Belgacom, bien implanté dans le monde de l’entreprise : un effort considérable sur la couverture 3G et la possibilité d’accéder rapidement au réseau très haut débit VDSL.

Le chiffre d’affaires consolidé du groupe Mobistar progresse de 2,5% en un an pour arriver à 371 millions d’euros en trois mois. La vente de terminaux, notamment des smartphones (iPhone et Blackberry ?), pousse ce résultat. Car le chiffre d’affaires de la téléphonie reste stable à 350 millions d’euros. Le bénéfice net consolidé chute de 12,5% et s’établit à 60 millions d’euros.

Mauvaise nouvelle : les investissements, de l’ordre de 25 millions d’euros sur les trois derniers mois, diminuent de 15%. Mobistar prévient que la tendance risque de s’inverser pour contrer la mesure environnementale qui limite la puissance d’émission à Bruxelles. Les mauvaises langues diront que c’est un mal nécessaire pour améliorer la couverture 3G, ne serait-ce que… dans la capitale.