Prenez un constructeur à succès, actif sur un foule de systèmes d’exploitation et très à la pointe en matière de mégapixels. Ajoutez-lui un « Application Store » et vous obtenez un kiosque de téléchargement sans envergure, sans prétention, sans recherche, presque sans la moindre… stratégie.

Samsung est un constructeur original, qui base une partie de son succès sur un ras-de-marée commercial, en prenant toujours soin de conserver une longueur d’avance technologique sur ses concurrents. Ce sont généralement de petites touches qui font parler de lui : un mobile Android 5 Mpx par ici, un capteur 10 Mpx par là, un GPS avec guidage vocal sous Symbian, là où Nokia fait payer la voix.

Jusqu’ici, sa feuille de route a brillé par une foule de chemins de traverse : un système maison basé sur Java, un autre tactile, un peu de Windows Mobile sur le segment professionnel, puis à destination des particuliers, une incursion dans le monde Symbian et, plus récemment, la mise sur le marché d’un mobile tactile Android. Et demain peut-être LiMo, qui sait ?

A l’heure où le « stay focused » en matière d’OS semble réussir à Apple, RIM, Nokia et, dans une certaine mesure, HTC, deux animaux font bande à part. Sony Ericsson, pour qui les raisons d’espérer sont plus minces de mois en mois. Et Samsung, qui multiplie les annonces, les terminaux, pour innonder le marché et viser le plus large possible, sans prendre vraiment soin de l’évolutivité des terminaux – mis à part peut-être son Omnia  -, tant il file à vive allure. Même Motorola a choisi une ligne claire pour sortir du gouffre, Android, là où Palm a opté pour une voie plus risquée, celle de développer son propre système « from scratch », WebOS.

Il manque à Samsung un App Store ? Oui, vraiment, mais le problème est là : avec une portefeuille de systèmes d’exploitation allant de « OS Maison »/Java à Symbian en passant par Android et Windows Mobile, il faut trancher. Android a de quoi s’occuper avec son « Market ».  Symbian et Windows Mobile seront ainsi les deux élus mis en avant dans ce nouveau kiosque à logiciels, baptisé « Application Store ». 

Le rejeton sera présenté officiellement la semaine prochaine à l’IFA de Berlin.   Sa disponibilité semble être confirmée pour le 14 septembre en Europe, un catalogue de 300 logiciels sous le bras (tantôt payants, tantôt non), avec  la promesse d’atteindre la barre des 2000 applications pour la fin de l’année. Dans un premier temps, Samsung Application Store ne sera proposé qu’aux seuls Omnia / Player Addict (Windows Mobile) et Player HD (Symbian).

Ne pas y trouver la marque d’une politique interne ambitieuse ou d’un travail mené par ses équipes de R&D : il s’agit simplement d’une application gérée en collaboration avec le portail Handmark, autre médecin généraliste de la cause logicielle (Android, Blackberry, Symbian, Windows Mobile, Palm OS, WebOS, etc.).

La dernière fois où l’on assistait à un lancement aussi peu ambitieux, c’était l’ajout d’applications sur le portail Playnow de Sony Ericsson, géré là avec un spécialiste encore un peu moins glamour de la « res Java », Getjar. Vous l’aviez déjà oublié ? C’était pourtant en juillet.

Lien : samsungapps.com