La semaine dernière, le premier opérateur mobile du pays a décidé de réorganiser ses plans tarifaires. Pas question de diminution de prix. Juste un dépoussiérage.

Derrière le communiqué diffusé par Belgacom, difficile de détecter l’intérêt du consommateur dans les nouveautés mises sur le marché au niveau mobile. La plupart des formules ressemblent comme deux gouttes d’eau à ce qui existait déjà. A demi-mot, Proximus avoue qu’il s’agit d’une simple réorganisation.

Il faut dire que la concurrence s’est nettement calmée. Mobistar se repose sur ses solutions rodées depuis des années. BASE connaît toujours le succès avec les siennes. Aucune agression n’est venue depuis des semaines, il était temps de mettre un peu d’ordre dans les répliques que Proximus avait aligné chaque fois qu’un tarif démentiel arrivait dans les maisons d’en face.

Selon nos informations, les stratèges de Belgacom ont noté que l’offre mobile embrouillait parfois les clients, rendant le travail des vendeurs en téléboutique ou partenaires plus complexe. Sortir d’un certain imbroglio facilitera les ventes. Même s’il faut reconnaître que Proximus fait des efforts continus en ce sens, on ne peut que regretter l’époque où les plans tarifaires n’étaient pas uniquement des outils marketing. La remarque vaut, évidemment, pour l’ensemble des opérateurs.

Néanmoins, ce coup de peinture est révélateur d’un opérateur plus occupé à accélérer la vente de lignes mobiles plutôt que d’imaginer des solutions originales et bénéfiques pour le consommateur. A une époque où le conciliateur de dettes flamand note qu’une partie croissante des ménages du nord du pays s’endettent sur le dos des télécoms, n’était-il pas justement temps de rendre ses prix plus simples, plus clairs et moins contraignants ? Finalement, Belgacom n’est-il pas un opérateur détenu à plus de 50% par l’Etat ? Ce n’est finalement pas trop grave si on entube un maximum de gens tant que ça remplit les caisses du Budget fédéral. Certes, Mobistar et BASE le font bien. Mais ces entreprises sont privées.

Il est, par exemple, très étrange de trouver aisément les abonnements sans durée minimale de contrat chez Mobistar et BASE alors que le Mobile 5 de Proximus est bien caché sous les formules Evening And Week-End avec la précision suivante : pour € 5/mois, vous avez 20 min/mois mais pas de minutes d’appel gratuites et pas de réduction en ligne. Notez qu’il existe tout de même un avantage par rapport aux anciens Smile: désormais, il est possible d’obtenir 600 minutes d’appel gratuites vers tous les réseaux le soir et le week-end à partir de 10 euros par mois (Evening And Week-End 10).

Le plus dérangeant, finalement, est que Belgacom nous fasse parvenir un communiqué sur de nouveaux tarifs, alors qu’ils ne traduisent qu’une amélioration de l’outil de base des télévendeurs. Le consommateur n’y gagne rien. Les autres opérateurs, eux, font au-moins l’effort d’inventer quelque chose en plus.