Lorsqu’il s’agit de s’épandre en critiques sur la concurrence, le CEO de l’opérateur public belge est prolixe. Belgacom reste pourtant un oiseau pour le chat.

Curieuse démarche que celle de Didier Bellens à prendre la parole dans la presse pour déclarer que KPN n’a que les parts de marché belge qu’elle mérite, faute d’investissements conséquents dans notre pays. La réaction est vive. Elle est peut-être la conséquence des mots que Bart Vandesompele, porte-parole de BASE (et de KPN Belgique), a exprimé jeudi passé sur le fait que KPN n’investira dans les réseaux fixes belges que lorsque la concurrence sera rendue saine. Vincent Van Quickenborne, Ministre des Télécoms, est rappelé à nouveau à l’ordre.

Cela signifie avant tout que sur le marché ADSL, le seul véritable concurrent de taille (BASE) face à Belgacom se contente d’exister jusqu’à nouvel ordre. Impossible de faire mieux actuellement. Bart Vandesompele s’amuse à comparer la Belgique aux Pays-Bas où KPN est l’ancien opérateur historique. Là-bas, au loin, le régulateur a pris les choses en main et a ouvert le marché.

Didier Bellens était peut-être également agacé par la nouvelle attaque en règle via l’opération « incroyable mais BASE ». Sur le marché mobile, chacun dispose de son propre réseau, la compétition est plus ardue. L’enjeu est de taille. KPN a investit plus de deux milliards d’euros pour se faire une place au soleil dans le secteur des télécoms mobiles en Belgique. Pour une entreprise qui n’investit pas…

Par contre, il est évident que les observateurs attendent avec impatience l’entrée de Belgacom sur un marché véritablement concurrentiel. Il n’existe plus beaucoup de traces de Belgacom France mais l’entité a pourtant existé et s’est rapidement plantée sur le segment des entreprises outre-Quiévrain.

Hormis une incursion au Luxembourg, Belgacom reste belgo-belge. Et la taille de notre marché n’a pas permis à l’opérateur public de devenir l’ogre qu’est devenu KPN. Si l’IBPT arrive enfin à rendre le marché belge compétitif, Belgacom risque de beaucoup perdre, de s’affaiblir et de devenir une proie sans défense. L’intention de prendre des parts de marché à l’international arrive un peu tard.