En marge de la conférence de presse qui s’est tenue dans son siège de Mountain View, Google a publié ce jeudi soir le code source de son système d’exploitation Google Chrome OS. Objectif : « Inciter les partenaires technologiques, la communauté open source et les développeurs indépendants à participer à son développement. » Les premiers ordinateurs équipés de l’OS seront disponibles avant Noël 2010.

La dernière fois où un éditeur avait provoqué un tel coup de projecteur sur Linux, c’était… Corel, il y a très longtemps. Google a donc confirmé toutes les rumeurs ce jeudi soir : Chrome OS ne présente presque aucune surprise.

Si son code-source a été publié sur Internet, sa version commerciale sera réservée à des machines ayant fait l’objet d’un accord entre le constructeur et Google. Les disques durs ne sont pas sa tasse de thé : l’OS est réservé au SSD. Chrome OS n’est pas un remplaçant de Windows, Mac OS X ou un Linux classique. Le terme de « compagnon » est évoqué, terme déjà évoqué il y a deux ans lors de l’annonce du Foleo par Palm, projet abandonné au profit de WebOS.

Trois adjectifs sont utilisés : sécurisé, léger et rapide. Google Chrome OS s’allume en quelques secondes, à l’image d’un téléviseur ou d’une radio. Le système, basé sur un noyau Linux, démarre immédiatement avec le navigateur Google Chrome. C’est la partie la plus visible et essentielle de cette stratégie.

Sundar Pichai, Vice-président produits de Google, explique : « Avec Google Chrome OS, nous avons plus que jamais accéléré, simplifié et sécurisé l’informatique. Si le chemin qui reste à parcourir est encore long, les progrès accomplis sont considérables et nous nous réjouissons à la perspective de développer cette technologie avec l’aide de la communauté open source ! »

Google Chrome OS exécutera toutes les applications Web. Plus aucune application n’est nécessaire. Le système dispose du strict minimum : transfert et stockage de fichiers, greffons propres à l’utilisateur. Lors de la présentation, Google évoque d’ailleurs un exemple d’application pourtant jugée essentielle, déjà compatible, la version en ligne de Microsoft Office. Tout un symbole.

Chrome OS tournera sur les plateformes x86 et ARM. Pour l’heure, il n’est pas question d’y faire tourner autre chose que des web apps (Steve JOBS avait prédit la même chose à la sortie de l’iPhone). Les logiciels Android ne seront pourtant pas compatibles avec Chrome OS. Toutefois, Google prépare un système de distribution d’applications web (son « App Store »).

Seuls les netbooks sont visés à l’heure qu’il est, mais des plans d’ouverture sont déjà sur la table. Ils pourraient concerner les ordinateurs de bureau et les portables classiques dès la mi-2010.

« Les gens passent de plus en plus de temps en ligne et leur champ d’action est illimité. Nous voulions offrir un environnement informatique radicalement différent, adapté à l’utilisation actuelle d’Internet », déclare Sundar Pichai, Vice-président produits C’est dire si le moteur de recherche prend tout cela au sérieux. Comme pour la plupart de ses autres services, tout est gratuit : la publicité ne sera pas plus intrusive que dans les pages web classiques. Le business model ne change pas : il a fait ses preuves.

Ce jeudi, Google a remercié Ubuntu. Visiblement, le système d’exploitation opensource a été l’une des briques ayant servi au développement de ce nouveau système d’exploitation, aux côtés de Moblin, GNU et Webkit.

Lien : www.chromium.org

La présentation

Chrome OS et l’opensource

Concept vidéo de l’interface utilisateur

Avec Toolinux.Com