Il n’y aura plus de retard dans la livraison du X10, le premier mobile Android de Sony Ericsson. Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue à Tokyo ce jeudi matin, le CEO du groupe Bert Nordberg a tenu à rassurer. Les premiers jours du printemps (fin mars) seront bien respectés. Un symbole de renouveau ou un simple hasard de calendrier ?

Après des publications de résultats catastrophiques, les avaries techniques des Satio et Aino, après le retrait de la vente d’un stock colossal de mobiles Satio au Royaume-Uni, après le retrait du X2 du catalogue Vodafone, l’heure est à la mobilisation générale autour des prochaines sorties du constructeur. Annoncé mi-février, le X10 a finalement été reporté à la fin du mois de mars. Pour ne pas faire pâle figure face à ses concurrents, il nécessitait encore un important travail d’optimisation, l’intégration de Playnow et la mise à niveau du système d’exploitation (Android 2.0 ou 2.1).

En Belgique, la sortie du Xperia X10 est elle aussi confirmée entre le 20 et le 30 mars prochain pour « moins de 500 euros TTC ». Aucune exclusivité n’a été signée avec un opérateur sur notre marché. Contrairement à Google, pas question de jouer la fine bouche – alors que les ventes de Sony Ericsson n’ont pas fait preuve d’un grand dynamisme ces deux dernières années – : le X10 sera bien distribué en Chine.

Le X10 n’est pas un terminal comme les autres : c’est le premier Android de la marque, un « flagship » phone qui inaugure une nouvelle interface (Timescape et Mediascape), promise à la fois sur Symbian et Android, dans sa « stratégie » openOS. Mais comment parler de stratégie, à vrai dire, quand la société continue, malgré des budgets de R&D/marketing de plus en plus faibles, de maintenir un écosystème autour de 4 systèmes d’exploitation (Symbian, Windows Mobile, Android et son propre système basé sur Java) ? Comment parler de stratégie alors que Vivaz, annoncé hier, fait déjà l’impasse sur ces vaines promesses d’unification des interfaces ? Ne serait-il pas heureux et urgent que le constructeur communique à ses utilisateurs une vision claire de son avenir (référence à Palm, Apple, Nokia, RIM, etc.) : un matériel fiable, un système d’exploitation fiable, des services associés (Playnow). Il est tout de même étrange qu’une filiale de Sony n’ait jamais pu enfanter, en dix ans d’activité, un terminal à cheval entre un smartphone et une Playstation. Gageons que l’arrivée du X10 permettra à la marque de retrouver quelques couleurs sur le marché mondial et de se poser. Sans quoi, il sera probablement utile de préparer une messe de requiem, voire de relancer les rumeurs de fusion/acquisition avec des constructeurs dotés d’une véritable vision du marché.

Pendant ce temps, dans le Nord

Le X10 retient en tout cas l’attention des ingénieurs du Ericsson Labs. Ceux-ci viennent de dévoiler une série d’API permettant d’exploiter des cartes 3D sur Android. Pour l’heure, la joie est très locale : seule la ville de Stockholm est concernée.