Lundi, en Flandres et dans certaines communes bruxelloises, Telenet lancera une nouvelle offre baptisée Fibernet. De quoi faire exploser les débits et surtout, plus symboliquement, les volumes de téléchargement mensuels. Deux acteurs forts animent le marché. Le reste préfère se taire.

Fibernet ne sera accessible que sur le réseau câblé de Telenet. Cela concerne la Flandre et quelques communes bruxelloises (ex UPC), le reste du territoire bruxellois et wallon étant « occupé » par VOO et Numéricâble. Quant aux clients XpertDSL de Telenet (les professionnels, couverture nationale), ils restent pour l’instant branchés en 4 Mbps sur le bon vieux réseau aDSL.

On ne sait à l’heure qu’il est pas grand chose sur les plans tarifaires de Telenet, mais le match est déjà passionnant à regarder. Le prix de la formule sera communiqué lundi lors d’une conférence de presse. Tout comme Numéricâble – qui propose déjà le « 100 Mbps » sur une partie de son réseau à Bruxelles -, Telenet aura recours au standard Eurodocsis 3.0, permettant de débrider les vitesses théoriquement jusqu’à 200 Mbps. De quoi conserver une longueur d’avance sur le VDSL2 déployé par Belgacom. On parle de volumes de téléchargement de 250 GB dès lundi. Satisfecit du Ministre Vanquickenborne, qui y voit une « mesure qui peut faire bouger les choses ».

Pas d’affolement du côté de Belgacom. Le porte-parole du groupe, interrogé par l’agence Belga ce mercredi, déclare que l’opérateur a « toujours adapté » ses volumes de téléchargements et « les vitesses de connexion aux besoins des clients. » « Et jusqu’à aujourd’hui, nous avons reçu peu de plaintes”, précise-t-on du haut des tours bruxelloises de l’opérateur. Sans doute les « volume packs » vendus à prix d’or représentent-ils une manne d’argent sur laquelle il n’est pas question de faire une croix tant que la concurrence n’est pas plus féroce.

Belgacom, qui vient de revoir ses offres « TV », tiendra également – comme c’est original ! – une conférence de presse ce vendredi à Bruxelles. Il y serait question d’ouvrir « le prochain chapitre » de ses offres DSL résidentielles. Dans la coulisse, on parle d’une augmentation du débit vers les 30 Mbps en VDSL2. Sans aucun doute, nous devrions assister à une petite « surprise du chef » pour calmer les ardeurs de Telenet. Belgacom doit nourrir 18 000 salariés et jouit d’une clientèle aussi captive que docile : il serait dommage de donner le moindre signe de faiblesse alors que le service commercial arrive à peine à satisfaire la demande en Belgacom TV – on parle d’un service d’activation débordé depuis décembre -.

Inutile de dire que Mobistar et KPN/BASE sont absents du débat : quel dommage ! Les perspectives à long terme du 2e opérateur mobile national ne sont pourtant pas un très tranquilles. Un rapprochement avec Telenet n’est certainement pas l’ordre du jour en 2010. Il sera pourtant inévitable plus tard, tout comme un mariage de raison devra être consommé avec VOO tôt au tard : des opérateurs régionaux, même solidaires, face à un acteur national, cela fait désordre. Il manque à Mobistar la télévision numérique. Il ne manque à Telenet qu’une plus grande maîtrise sur le mobile. Cela se fera avec ou sans Mobistar- le 4e réseau mobile attend les candidats à son obtention -, avec des conséquences à peine imaginables si la filiale d’Orange continue de croire en sa bonne « étoile ». Les investisseurs ne sont plus réceptifs. 2010 sera rude.

Ndlr : Nous avons contacté VOO afin de connaître leur position. Nous attendons leur réaction.