Annoncé aux alentours de 300 euros, le premier smartphone Android de LG est une initiative industrielle intelligente mais hasardeuse pour Google.

Après une aventure peu convaincante dans l’enceinte Windows Mobile, le fabricant coréen a jeté son dévolu sur le système d’exploitation de Google avec une première: un téléphone low-cost cachant un clavier complet coulissant. Face à la concurrence dans la même gamme de prix, c’est intelligent. Tenant compte du catastrophique HTC Tattoo et du survivant Magic.

L’expérience montre qu’à moindre coût, les écrans tactiles résistifs sont très agaçants. Le GW620 ne déroge pas à la règle. Tantôt agréable et compréhensif, tantôt capricieux, il convainc de l’utiliser seulement à bon escient, avec insistance et, trop souvent, patience. Ce défaut, omniprésent et handicapant, est compensé par un clavier complet coulissant, avec des touches peu espacées et peu courbées. Si ce système attire de nouveaux adeptes chaque jour, il faut néanmoins s’y adapter. Comptez une bonne semaine et quelques astuces. Par exemple, le point d’exclamation est à l’opposé de celui d’interrogation. Peu intuitif et mal organisé, le clavier mériterait une petite mise à jour.

Tout comme la version d’Android embarquée. La bonne nouvelle est tombée cette semaine: LG promet de passer de 1.5 à 1.6 rapidement car ce GW620 souffre également d’une dualité étonnante: parfois véloce et très réactif, il peut pédaler dans la semoule et planter si plusieurs actions sont en cours. La réception d’un SMS a régulièrement bloqué notre exemplaire de test lors de l’utilisation d’une application, quelle qu’elle soit. Ce qui implique une coupure d’alimentation par enlèvement de la batterie pour redémarrer. Fastidieux.

Voix et SMS peu agréables
Si nos premiers pas avec ce smartphone n’ont pas été véritablement positifs, l’utilisation quotidienne a également été ternie par une série de fonctionnalités peu abouties. La qualité des appels vocaux, par exemple, est catastrophique. Avec le même opérateur, connecté sur une même antenne, un bête Nokia est plus performant.

La réception d’un appel a montré des choses souvent amusantes. Le vibreur se met en route, la sonnerie retentit et, enfin, l’écran s’allume, doucement, et affiche les détails nécessaires à la manière dont on peut agir. Il faut parfois patienter trois secondes entre le premier événement et la possibilité de répondre. C’est trop long.

Lorsque le clavier est fermé, le GW620 propose des pavés tactiles alphanumériques pour composer ses SMS ou chercher un contact rapidement, sans devoir utiliser ses deux mains (tenir le clavier complet exige plus que 5 doigts). Utile dans des transports en commun bondés, en soirée, ou au volant. Dans ces situations, la plupart des consommateurs cherchent la vitesse d’exécution et la précision. Malheureusement, on tombe sur les quelques soucis de l’écran résistif cités plus haut. On hésite entre agacement et cauchemar. A ce prix, on ne peut pas décemment attendre mieux. En utilisation douce, occasionnelle et/ou au calme, le problème est moins ennuyeux.

Multimédia passable
Le GW620 est livré avec une paire d’écouteurs intra-auriculaires. Pour les amateurs de musique, c’est une bénédiction mais, rapidement, la qualité d’écoute se montre exécrable, au mieux pour écouter la radio FM RDS qui, elle, accroche bien. En mode de lecture audio, il est vivement conseillé d’acheter d’autres écouteurs. Ici, aucun souci n’est survenu. Le flux est fluide, les changements sont rapidement acceptés et exécutés. Un plaisir. Notez que pour synchroniser les morceaux, notre meilleure solution a été d’utiliser MediaGo de Sony et de monter la carte mémoire en tant que périphérique USB.

Niveau photo et vidéo, malgré les 5 mégapixels annoncés, la qualité des clichés est médiocre et les vidéos de bas niveau. Le flash LED est, lui, plutôt une bonne surprise. La mise au point auto-focus est relativement longue.

Une nouvelle fois, cet avis est à balancer avec le prix du smartphone qui est nettement plus accessible que les pointures du marché.

Internet, géolocalisation et applications
Wi-Fi et aGPS sont présents et font le boulot de manière tout à fait correcte. Bien entendu, on regrettera la taille de l’écran qui limite l’utilisation de Google Maps en mode piéton. La navigation sur le web souffre elle aussi d’une zone d’affichage plus réduite mais cela reste jouable sans trop de problèmes.

LG équipe Android d’une application sociale appelée SNS. De manière naturelle, personne ne cliquera sur l’icône présente en écran d’accueil et pourtant. C’est au sein de ce logiciel qu’il est possible d’intégrer Twitter et Facebook. Ensuite, des notifications apparaissent lorsque des statuts sont mis à jour. Mais, soyons francs, la qualité du logiciel est tout de même moyenne. Les puristes préféreront butiner sur l’Android Market également présent.

Il est également à noter que LG propose un skin Android qui enlève le traditionnel levier d’icônes par quatre points (téléphone, contacts, messages et applications). Pas très utile mais pourquoi pas.

Conclusion
Vous avez 300 euros en poche et vous avez envie de goûter à Android ? Si le clavier complet coulissant n’est pas une exigence, préférez le HTC Magic ou, attendez 50 euros de plus et passez au Hero. Mieux encore, si vous n’êtes pas pressés, attendez l’été et les nouveaux Sony Ericsson X10 Mini ou X10 Mini Pro.

Le GW620 est un premier essai Android de LG qui ne nous a clairement pas convaincu. Au même prix, la concurrence fait mieux. On pense aux Nokia 5800 et X6, au Sony Ericsson Vivaz. Ces derniers sont, qui plus est, livrés avec des logiciels de navigation, une boutique musicale et un design plus aguichant.

Le LG GW620 : les points forts

  • Son prix
  • Sa taille
  • Android bientôt en version 1.6
  • Autonomie très correcte

Le LG GW620 : les points faibles

  • Ecran résistif agaçant
  • Clavier complet coulissant à améliorer
  • Ecouteurs livrés médiocres
  • Poids consistant
  • Appareil photo moyen