A la fois partenaires et concurrents, la qualité des relations entre les acteurs majeurs de la téléphonie mobile est à géométrie très variable.

Certes, Microsoft édite Windows Mobile et produit, avec Toshiba, ses deux premiers smartphones mais il est aussi le fournisseur historique et indétrônable de la messagerie professionnelle Exchange. Difficile de produire un téléphone orienté vers les entreprises sans compatibilité avec ce système. C’est dans ce sens que Microsoft et Nokia collaborent et sortent une application intitulée pompeusement « Microsoft Communicator Mobile for Nokia devices ». L’objectif est de mieux intégrer les données stockées sur les serveurs Microsoft et de mettre à jour les coordonnées et statuts des contacts à distance afin de déterminer la meilleure manière d’interagir avec eux. L’application est disponible sur certains ESeries (E72, E52) via l’Ovi Store.

Dans le même temps, Nokia a déposé plainte contre Apple pour violation de 5 brevets sur les produits tels que l’iPhone ou l’iPad 3G. Ils contiendraient des technologies de miniaturisation qui sont protégées et développées par Nokia. Le fabricant finlandais revendique par ailleurs un investissement total de 40 milliards d’euros dans la recherche à l’innovation et 11.000 brevets qui cadenassent ses trouvailles. Une attitude relativement normale mais qui cadre peu avec l’éternel discours d’ouverture de Nokia. Libre côté logiciel mais fermé côté matériel.

Ces deux événements industriels montrent, à tout le moins, que Nokia n’est pas l’entreprise qui dort sur ses lauriers et se positionne face à la concurrence. A défaut de produire des appareils hors du commun, Nokia prend position. Mais pour durer, il faudra reprendre le chemin de l’innovation. Et ça, ce n’est pas gagné.