Le marché européen de la vente de mobiles se porte bien, foi d’IDC : il a connu une croissance de 8,1 % en un an, avec 42,7 millions d’unités vendues au premier trimestre 2010. Apple, RIM et HTC affichent un large sourire. LG et Samsung menacent Nokia et Sony Ericsson.

En 2010, le segment de vente le plus porteur en Europe est clairement devenu celui du « smartphone » : 12 millions d’exemplaires ont été écoulés, soit 57 % de mieux que l’an dernier à la même époque, à une période (janvier à mars) où la tradition voulait que les opérateurs et les constructeurs liquident les stocks d’invendus. Désormais, les smartphones représentent une avenante proportion de 28 % des ventes sur le vieux continent.

Si un mobile vendu sur trois est désormais un smartphone, les terminaux traditionnels (feature phones) ont eux connu un léger recul de 4 % à 30,7 millions d’unités. Malgré cela, deux constructeurs tirent leur épingle du jeu : les coréens LG et Samsung. Ils ont, à en croire IDC, compris qu’il reste un créneau porteur. Le leader de ce que les spécialistes surnomment le TMP (Traditional mobile phones) est désormais Samsung.

Principale victime ? Nokia (- 18 %)! Et le cas est préoccupant : – 9 % en volume de ventes en une seule année, soit 14 millions de terminaux en moins et une chute de 39 à 33 % du marché au premier trimestre 2010. La progression des smartphones est certes louable chez le Finlandais (13 %), mais il reste loin derrière la dynamique de marché. Rude.

Sony Ericsson se félicitait de bons chiffres de vente et de résultats positifs il y a quelques mois. Le portrait dressé par IDC est moins flatteur : la joint venture a vendu 3,7 millions de terminaux, soit 8,7 % de parts de marché contre 14,9 il y a un an à peine, une chute de 37 %. Rude également, même si des signes de reprise sont attendus par les analystes ; la gamme X10 (classique, mini, Mini Pro) semble connaître un certain engouement.

Apple, RIM et HTC dominent

Qui sont les plus gros vendeurs de smartphones ? Sans surprise, Apple, Research in Motion (Blackberry) et HTC. Leur croissance européenne a été supérieure à 100 % durant la période. Pour la première fois, Android a dépassé Windows Mobile, pour accéder à la 4e place du podium, derrière Symbian (dont la domination européenne ne semble plus être qu’une question de mois), devant l’iPhone puis le Blackberry.

Si l’on observe le marché européen sous l’angle du smartphone, Sony Ericsson a disparu du classement ! Nokia reste leader, mais sa part de marché passe de 57 à 40 % en un an ! Apple à la seconde place affiche une croissance insolente (25 % contre 11,7 %), devant un autre acteur à la hausse, RIM (20 % pour 14,3 % il y a un an). Loin derrière, on trouve HTC (7,5 % contre 5,2), Samsung (2,5 % seulement contre 5,2 en 2009) et Motorola (qui passe de 1,3 à 1,7 %).

Avec ses 20 % de PDM, RIM peut souffler. L’érosion constatée aux Etats-Unis ces derniers mois ne se reproduit pas en Europe et sur les marchés émergents. L’imminence du système d’exploitation Blackberry OS 6, prévu pour septembre, devrait d’ailleurs accompagner l’équipementier dans sa rude bataille contre Android et iOS : refonte complète du look and feel, graphismes plus actuels, arrivée d’un navigateur Webkit au coeur du système, Youtube, Flash, une intégration complète des réseaux sociaux privés et professionnels, etc. Face aux mastodontes que sont devenus l’iPhone et les mobiles Android, le Canadien se prépare à relever des défis colossaux, mais semble s’armer avec intelligence et vélocité. Il bénéficie toujours de deux types de revenus : d’une part la vente de Blackberry, de l’autre un abonnement (BES/BIS) dédié à ses terminaux.